Le directeur général des 9es Jeux africains indique que l'organisation a été particulièrement difficile. A cinq jours de l'ouverture officielle des 9es Jeux africains, il était normal que le directeur général de cet événement vienne en parler avec les représentants des médias. Djaffar Yefsah s'est, donc, prêté, hier matin, au Centre international de presse du stade du 5-Juillet à un exercice qui a consisté à répondre au interrogations des journalistes sur une compétition qui va faire la une de l'actualité, durant plusieurs jours et pour laquelle l'Algérie entend faire honneur à sa légendaire hospitalité. Il faut reconnaître à Djaffar Yefsah des capacités d'orateur absolument remarquables. Il n'est pas, en effet, donné à tout le monde de débattre avec toute une assistance, durant près de trois heures et dans deux langues, l'arabe et le français. Le responsable du comité d'organisation des Jeux a parfaitement rempli son rôle, de ce côté-là. Il est vrai que, pendant plus d'une heure, il s'est largement exprimé sur la manière dont l'organisation a été menée et a levé le voile sur nombre de points que les gens voulaient connaître. Et, d'abord la question que personne n'a, peut être, jamais posée: pourquoi des Jeux africains? Pour l'orateur, l'événement d'Alger «répond à l'attente de l'Afrique pour assurer la pérennité des Jeux. Il n'y avait pas preneur pour les organiser et l'Algérie s'est, d'elle-même, proposé de les accueillir. D'autre part, ces Jeux permettent à l'Algérie de renouer avec l'organisation des grandes manifestations sportives. Grâce à eux, l'Algérie pourra montrer qu'elle n'est pas le pays que l'on veut présenter ailleurs. Des gens vont venir chez nous et ils constatent sur place cet état de fait. Enfin, ces Jeux seront, pour les participants, une grande étape dans leur préparation en vue des Jeux olympiques de 2008». Il s'est, ensuite, expliqué sur le choix des dates, indiquant, qu'au départ, «il était prévu que la manifestation se déroule du 5 au 20 juillet mais, suite à la demande du CIO et des fédérations sportives internationales, pris à la même date par un Congrès à Guatemala City, on l'a décalé du 11 au 23 juillet». Concernant le programme des Jeux, il diffère de celui de la précédente édition (Abuja 2003). «On avait programmé 29 disciplines mais il y en a eu une qu'on a dû supprimer, à savoir le water-polo en raison du manque de participants». Le point sur lequel Djaffar Yefsah a le plus insisté fut l'organisation sur le plan des accréditations des pays engagés. «C'est l'épreuve qui nous a causé le plus de problèmes. Jusqu'à aujourd'hui, nous ne savons pas, d'une manière officielle et définitive qui va venir et qui ne viendra pas. 52 pays ont manifesté leur désir de participer à ces Jeux, ce qui représente un chiffre jamais atteint. Sur ces 52, il y a une quarantaine qui ont envoyé leurs demandes d'accréditation mais lorsqu'on atteint le seuil des accréditations nominatives, on obtient une trentaine de pays. C'est vous dire la difficulté de la tâche qui nous incombe car sans listes définitives et officielles cela se répercute sur toute la chaîne de l'organisation au niveau du transport, de l'hébergement, de la restauration et j'en passe. Pourtant, ce n'est pas la volonté qui nous a manqué. Nous avons actionné un nombre impressionnant de canaux de communication pour sensibiliser les pays, mais parfois on avait l'impression de nous heurter à un mur d'incompréhension. Je me demande si on agit de la même manière pour les Jeux olympiques ou des championnats du monde. Mais nous sommes tenaces et nous ne baissons pas les bras». Cette situation a été aggravée par le retard mis dans l'installation du Coja. «Normalement, ce comité aurait dû être installé au lendemain des Jeux sportifs arabes de 2004. On a attendu 13 mois pour le faire puis 6 autres mois pour installer les commissions. Un tel retard ne pouvait que se répercuter sur la préparation des Jeux. Heureusement qu'il y avait une petite cellule qui activait et qui avait pris les devants, sinon on se serait retrouvé avec un problème insoluble». Djaffar Yefsah a eu, d'autre part à s'exprimer sur la restauration, «un domaine pour lequel pas moins de 17 traiteurs ont été contactés. On a retenu celui qui a pu le plus répondre aux critères du cahier des charges. Je vous dirais que l'Office national des oeuvres universitaires en faisait partie, mais il nous a répondu qu'il ne pouvait pas répondre favorablement à une telle mission.» Au sujet du prix du repas qui serait de 4400 dinars par personne, Djaffar Yefsah reconnaîtra qu'il s'agit d'un prix élevé mais selon lui ce prix touche aux trois repas journaliers, le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner. Pour ce qui est du transport, près de 800 bus, dont certains adaptés aux handicapés, seront affectés aux Jeux. Dans le domaine médical, 700 médecins et paramédicaux seront mobilisés en plus de la Protection civile. Ajoutons que le contrôle antidopage sera traité dans 20 stations, les prélèvements étant envoyés quotidiennement sur le laboratoire de Tunis et pour certains plus précis vers celui de Paris. Le directeur général des Jeux s'est aussi étalé sur les à-côtés des Jeux avec l'organisation de plusieurs conférences à caractère scientifique, culturel et sportif ainsi que sur les réunions du Cssa, de l'Acnoa, de l'Ucsa et des assemblées générales de plusieurs confédérations sportives africaines. Répondant à une question d'un de nos confrères sur les Jeux afro-asiatiques, Djaffar Yefsah indiquera que sur 40 pays d'Asie, 12 ont fait part de leur venue à Alger et 2 (Bahreïn et la Jordanie) ont dit qu'ils ne viendraient pas. «L'Algérie est prête à accueillir ces Jeux mais elle ne veut pas de Jeux de figurants. 12 pays sur 40 cela ne fait pas beaucoup et nous attendons que se manifestent d'autres pays étant entendu que l'Afrique désignera ses représentants à l'occasion des Jeux africains». Pour conclure, le directeur général des Jeux soulignera que «l'on ne pourra jamais dire que l'on est prêt à 100%. Aucun pays au monde ne peut prétendre le faire. Cependant, je peux vous affirmer que le Coja a permis à notre pays d'obtenir sa première médaille d'or dans ces Jeux».