Les représentants de la tutelle ont maintenu leurs griefs. Soulagement. L'intersyndicale de l'éducation vient d'obtenir gain de cause suite à un différend qui l'opposait à la tutelle. Déterminés à aller jusqu'au bout, les syndicalistes ont enfin gagné la bataille dont les débuts remontent à 2003. Mis sous contrôle judiciaire pendant des mois pour plusieurs griefs dont l'incitation à des grèves illégales, déconsidération de décisions de justice...ainsi que des réunions sans autorisation, les mis en cause ont été relaxés, hier dans la matinée, par le juge d'instruction près le tribunal de la rue Abane Ramdane, à Alger. Une décision attendue après le retrait de plainte du représentant du ministre de l'Education qui a appelé le collectif des syndicats à un discours social et constructif. Une grande victoire. Un acquis très significatif chez les CLA, le Cnapest, le Satef, le Snapest, l'Unpef ainsi que le Sete-Ugta de Béjaïa. Contacté hier par L'Expression pour plus de détails, le secrétaire général du Cnapest, M.Lemdani Ali, a résumé en ses mots que «justice a été rendue.» A se fier à ses dires, c'est l'ensemble des enseignants qui sont relaxés, pas seulement les délégués des syndicats. «Nous ne sommes que des modestes représentants» a-t-il laissé entendre. Que signifie, réellement, le verdict prononcé par le juge? Laconique, M.Lemdani précise: «C'est une preuve évidente qui confirme notre conformité vis-à-vis des pouvoirs publics», a-t-il précisé. Privés de la surveillance et de la correction durant les épreuves du baccalauréat pour leur appartenance syndicale, l'ensemble des enseignants accusés acceptent, à nouveau, de mener des discussions avec la tutelle afin d'améliorer les conditions de travail. Pour le représentant du conseil des lycées d'Alger (CLA), M.Osmane, la satisfaction est totale. La lutte menée sur tous les fronts donne, enfin, ses fruits. Etayant ses propos, notre interlocuteur n'a pas manqué de dire que «cette décision de jurisprudence est pour les prochaines mobilisations». Connu pour son franc-parler, le représentant du CLA a précisé, de son côté, que la décision prise aujourd'hui (hier, Ndlr) par le juge est un indice de l'amélioration de notre justice. «A notre grand bonheur, on s'est rendu compte que la justice ne suit pas toujours l'administration», a enchaîné M.Osmane. Une autre précision de taille que celle apportée par ce délégué syndical. Malgré le retrait de plainte qui a eu lieu la semaine précédente, les représentants du département Benbouzid ont maintenu les griefs d'accusation sus-cités, a-t-il dit à L'Expression. Selon lui, la coalition syndicale commence à être reconnue comme l'a été la coalition politique. Etant toujours sceptique devant les différentes décisions prises, même si légèrement en faveur des syndicats, le porte-parole du CLA sort de ses gonds pour exprimer son satisfecit total. Le premier du genre. Répondant à nos questions, le maître Nour Eddine Benissad, secrétaire général de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (Laddh), et avocat de l'intersyndicale de l'éducation, a précisé que le verdict prononcé sied avec les demandes des enseignants. Un grand bonheur, a-t-il dit. «A chaque fois que les décisions prises se font, en amont, avec la loi et les libertés individuelles, on ne peut qu'être satisfaits», a précisé l'avocat.