Un meeting est prévu à Alger au début du mois de mars. Pas de marche arrière. Poursuivant son mouvement de lutte pour obtenir ses droits «légitimes», l'Intersyndicale de la Fonction publique compte organiser un meeting pour le début du mois de mars prochain à Alger. C'est ce qu'a déclaré hier à L'Expression, le membre du bureau national du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), M.Idir Achour. Le thème de cette rencontre portera sur les libertés syndicales, a indiqué M.Achour, ajoutant que «celles-ci, ont subi une atteinte flagrante récemment comme la suspension à Constantine, de 15 syndicalistes de leur poste de travail par la direction de l'éducation de la même wilaya». «Plus grave, on les a condamnés à 3 mois de prison ferme!», affirme l'orateur. En outre, l'interlocuteur a souligné que «le CLA a toujours réclamé la négociation comme moyen de résolution des problèmes». A ce titre, il a fait savoir que le ministère de tutelle leur a envoyé une invitation pour discuter de leurs doléances. «Nous répondons favorablement à cette invitation mais si nous n'aurons pas de réponses positives, nous allons continuer notre mouvement de protestation sous la coupe de l'Intersyndicale. Dans le cas où les syndicats ne seront pas prêts à mener des actions communes, le CLA élaborera son programme d'actions», a-t-il précisé. Déterminé à aller jusqu'au bout, le représentant du CLA dira: «Après ce meeting, une grève ouverte ou cyclique sera probablement entamée.» A savoir que la base des syndicats autonomes reste favorable à une grève ouverte. «Une étape nécessaire», selon l'ensemble des cadres syndicaux, pour «appuyer les légitimes revendications socioprofessionnelles des fonctionnaires.» L'Intersyndicale, composée de sept syndicats autonomes (CLA, le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), le Syndicat national des professeurs de l'enseignement paramédical (Snpem), ainsi que la coordination des sections du Conseil national des enseignants du supérieur(Cnes), se dit être «armée de la volonté de la base qui réclame une vie décente.» L'Intersyndicale prévoit aussi de renouer les contacts avec les autres organisations syndicales de la Fonction publique en vue de fédérer les efforts et créer un poids syndical. Les revendications de l'Intersyndicale gravitent, principalement, autour de l'augmentation des salaires des agents de la Fonction publique, par l'abrogation de l'article 87 bis et l'augmentation du point indiciaire, l'ouverture de négociations sur les statuts particuliers et les régimes indemnitaires des différents secteurs, l'intégration des enseignants contractuels, la titularisation des vacataires et l'instauration d'une pension de retraite digne, avec un réel pouvoir d'achat. Les pouvoirs publics, de leur côté, «continuent à privilégier la politique du monologue et des intimidations, de la répression des libertés syndicales par l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire pour remettre en cause le droit de grève garanti par la Constitution, la ponction illégale des salaires des fonctionnaires qui ont observé la grève», atteste le membre du CLA. Et de conclure: «Cette politique répressive ne fera pas plier les fonctionnaires qui luttent pour la défense de leurs revendications socioprofessionnelles dans le strict respect des lois sociales nationales et internationales.»