Taksebt est venu au secours, mais les choses se sont pas réglées pour autant. L'eau est devenue une réelle obsession en Algérie et sa conquête un défi permanent. Comme dans tous les pays du sud de la Méditerranée, l'usage de l'eau à beaucoup changé. Conçue comme servant, en priorité, à l'amélioration des potentialités agricoles, et considérée comme ‘'un don du ciel´´, cette ressource qui est un bien collectif, était respectée par tous et pour cette raison, gratuite. Mais depuis quelques années, ce bien de consommation, destiné désormais et principalement aux villes, est géré et commercialisé comme tel. En Kabylie, ce chateau d'eau du centre du pays, l'eau est devenue un élément aussi précieux que rare et les ménages peinent souvent avec une eau carrément pleine de chlore, comme c'est le cas dans la ville de Boghni. Les familles de cette région peuplée, sont ainsi obligées d'acheter leur eau chez des revendeurs qui s'approvisionnent dans des puits et sources, souvent non contrôlés et donc cause de plusieurs maladies telles les diarrhées et autres chez les nourrissons, par exemple. La région semble finir avec le cauchemar grâce à l'adduction d'eau depuis le barrage de Koudiat Acerdoune dans la région de Bouira. Pour revenir au bassin du Sebaou, celui-ci dispose de six stations hydrométriques qui permettront d'estimer les apports respectifs en eaux de surface par les principaux sous bassins versant de cette région. Ces six stations sont: Baghlia, Belloua, Oued Bougdoura, Oued Aïssi, Oued Diss et Oued Ksari. Les séries chronologiques des débits non altérés témoignent d'une certaine irrégularité interannuelle et saisonnière du régime des cours d'eau dans le bassin versant. Ce phénomène hydrologique est mis en évidence, soit par la répartition temporelle des écoulements, soit par les rapports des indices d'hydraulicité. Le barrage de Taksebt n'a, a-t-on appris, aucune influence sur la reconstitution de la nappe.Durant la période estivale, lorsque aucun écoulement n'est à signaler à Oued Aïssi, la station du Belloua reçoit toujours un débit équivalent à environ un hm3/an. Les barrages et retenues collinaires recensés sont ceux de Imdoussène à Fréha avec une capacité de 11,65hm3, le barrage de Tamda, dans la commune de Ouaguenoun avec une capacité de 38,60hm3, le barrage d'Al Issael dans l'Acif Naït Khellili d'une capacité de 19hm3, le barrage de Beni Khellili dans l'Oued Djemaâ d'une capacité de 08,03hm3, le barrage de Tala Athman; 12,50hm3, le barrage de Oued Bellagha à Tizi Ouzou: 06,12hm3 et le barrage de Ilssanene à Oued Falli d'une capacité de 23,82hm3. Les retenues collinaires sont au nombre de 51. Les sources (121), ont une potentialité de 16hm3. Ce potentiel hydrique, renforcé par les barrages de Taksebt et par la canalisation prévue en provenance de Koudiat Acerdoune, semble pouvoir répondre aux besoins des populations. Les responsables de l'ADE parlent d'un taux de satisfaction des besoins des ménages de 66% avec un déficit d'environ 20% des besoins avant la mise en service de la chaîne devant alimenter, depuis Fréha, les 331 villages de ce versant allant de Draâ Ben Khedda à Yakouren. La Kabylie, qui a, certes, de l'eau, a souffert et semble souffrir encore de la vétusté des canalisations. Comme il y a lieu de souligner que la plupart des villages sont alimentés grâce aux petites conduites prévues pour l'alimentation de bornes fontaines, des conduites piquées un peu n'importe comment et qui gagneraient à être réhabilitées. L'eau, premier besoin des familles est ainsi le premier casse-tête des responsables à commencer par l'ADE. Il urge cependant de trouver une solution idoine car si désormais les villages seront mieux alimentés, les fuites et autres déperditions risquent de réduire à néant les efforts colossaux des autorités.