“En cette Journée mondiale de l'eau, je rappelle aux citoyennes et aux citoyens que les efforts considérables et coûteux pour la collectivité nationale, consentis dans le domaine de l'eau, devront avoir, pour corollaire, une gouvernance éclairée, juste et efficace”, a écrit le président Bouteflika dans un message à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, placée sous le thème des “Eaux transfrontalières”. Il a souligné que, préserver la ressource et en rationaliser l'usage seront à l'avenir les principes de base de notre politique nationale de l'eau, ajoutant que l'eau est devenue une problématique prioritaire du développement durable et, apporter les solutions idoines à sa rareté, un réel défi. Le chef de l'Etat a tenu à rappeler que la proportion des ressources naturelles en eau d'origine externe dans le bilan hydrologique ou indice d'indépendance est de seulement 2% en Algérie. Par ailleurs, Bouteflika a indiqué que “notre pays travaille avec ses voisins pour gérer au mieux les ressources hydriques qu'il a en partage avec eux”. Il a cité, dans ce contexte, le cas du Système aquifère du Sahara septentrional, communément appelé SASS, qui constitue une réserve appréciable d'eaux souterraines réparties sur plus d'un million de km2 sur le territoire des trois pays frères, l'Algérie, la Tunisie et la Libye. “ Par la déclaration signée par les trois ministres chargés de l'Eau, nos Etats se sont déclarés favorables à la création d'un mécanisme tripartite permanent de concertation et de gestion durable du SASS”, a rappelé le chef de l'Etat, soulignant que la réunion tenue à Alger en juin 2007 a précisé les missions de ce mécanisme de concertation qui est opérationnel depuis le 1er juin 2008. En effet, au-delà de ses aspects socioéconomiques et de ses incidences sur la santé en général, la crise de l'eau est malheureusement devenue politique dans de nombreuses régions du monde, où les difficultés d'accès exacerbent le mécontentement des populations et où les tensions sur le partage de l'eau menacent de dégénérer en conflits entre les Etats, a déploré le chef de l'Etat. Il a ajouté que les questions relatives aux eaux transfrontalières se posent, à la fois, en termes d'équité, de développement, de souveraineté et de droit international. «C'est une problématique multidimensionnelle et un réel défi auquel se trouve confrontée l'humanité tout entière». «La recherche de la paix et de la justice doit être la ligne directrice dans le traitement de ce dossier. La légitimité internationale est le seul référent permettant de garantir le traitement des différends entre Etats induits par le partage de l'eau», a indiqué Bouteflika, affirmant, à ce titre, que la communauté internationale est vivement interpellée pour améliorer et actualiser les instruments et l'arsenal juridique en la matière. Ouzna Mesroua