Karim Tabbou relève que des délégués de l'intérieur du pays font l'objet de pressions de la part de l'administration. La troisième conférence nationale des élus du FFS s'est ouverte hier au niveau de l'Intht de Tizi Ouzou. Outre les délégués venus de 19 wilayas, on a remarqué la présence d'une forte délégation de la direction nationale de ce parti conduite par le premier secrétaire national, M.Karim Tabbou. Après l'installation du bureau de la conférence, le premier secrétaire national M.Karim Tabbou prend la parole. II explique d'abord les grandes lignes de cette conférence et insiste pour que cela soit «un large débat rendu nécessaire par les défis que nous devons tous relever à l'effet de construire une alternative politique crédible et inébranlable». II ajoute que «le FFS a fait le choix, malgré les difficultés et les embûches, de rester attaché aux idéaux de paix, de démocratie et de solidarité». Avec force, il continue en affirmant que «depuis des années le FFS n'a pas cessé d'assumer ses responsabilités et d'alerter sur les dérives populistes et sectaires qui caractérisent le mode de gouvernance de notre pays... Choisir le camp de la population dans un pays où la corruption politique fait office de stratégie d'aliénation». Par ailleurs, Karim Tabbou évoque le message du 17 mai en disant que «le discrédit du régime est total...» et de conclure en appelant à mieux s'organiser avec la consolidation des liens de confiance avec la population pour compléter l'indépendance territoriale du pays par la libération de l'individu. Les délégués se regroupent ensuite dans les cinq ateliers créés à savoir: l'économie locale qui aura à débattre notamment de la décentralisation, la démocratie locale, le développement local, la coopération municipale, la démarche sur le terrain etc. Les élus auront, ainsi, à sortir avec des recommandations qui seront versées aux débats lors du congrès. Lors d'un point de presse animé tout de suite après la levée de la séance matinale, M.Tabbou s'est montré très offensif et a souligné ainsi que le FFS rejette les Codes communal et de wilaya et les amendements proposés, car, selon lui, «ils seront réducteurs d'espaces de liberté et participeront surtout à l'élargissement de la surveillance et du contrôle des collectivités locales», comme il souligne que «ces amendements étant secrétés par l'état d'urgence il ne faut pas en somme s'attendre à plus de liberté». II explique ensuite pourquoi le FFS a choisi la non-participation aux législatives en se glosant des réactions de dernière minute d'un parti qui, aujourd'hui, fait mine de découvrir les «dangers de certaines lois». Comme il relève que des délégués de l'intérieur du pays font l'objet de pressions de la part de l'administration. «Ainsi, un élu de M'sila est accusé d'avoir provoqué un attroupement de la population, un autre est suspendu et à Mascara un élu est harcelé par la justice sans compter les élus de Ghardaïa qui sont poursuivis en justice.» Dans son lourd et violent «réquisitoire sur les dérapages notamment en économie», M.Tabbou évoque plusieurs affaires parmi lesquelles celle de Khalifa et où, souligne-t-il, «seuls les sous-fifres ont payé». Rappelons que cette conférence s'étale sur deux journées.