«Il y a des hauts et des bas, mais je pense que nous saurons nager afin d'éviter les écueils et les rochers.» A l'approche de la clôture de la 40e édition du Festival national du théâtre amateur de Mostaganem, son commissaire, Djamel Bensaber, a donné une conférence de presse, lors de laquelle il a évalué la situation du festival. Devant un parterre de journalistes, M.Bensaber a estimé positif le déroulement des festivités, indiquant: «Le bon déroulement de cet événement nous conforte, et nous donne satisfaction.» a-t-il dit d'emblée. «Mais toujours est-il, relativise cependant l'orateur, que nous ne sommes pas à l'abri des lacunes. Il reste des choses à améliorer pour les prochaines éditions», relève Djamel Bensaber qui affirme: «Personnellement, la chose la plus importante que j'ai retenue lors de cette édition, est la présence massive des comédiens de Mostaganem. Lorsque l'on songe que cette jeunesse a toujours été marginalisée, et que nous constatons le travail accompli jusque-là, nous avons bon espoir dans un avenir meilleur.» Le cheville ouvrière du festival de Mostaganem estime, d'autre part, M.Bensaber, que «l'édition (de 2007) a permis d'apporter du sang neuf à la manifestation grâce aux jeunes troupes qui y accèdent pour la première fois.» Abordant l'aspect financier, M.Bensaber, a souligné, par ailleurs, que «précédemment, le commissaire n'avait pas la responsabilité financière mais plutôt artistique, mais le changement a induit l'autonomie de la gestion et de l'administration permettant une meilleure prise en charge ce qui nous a permis d'améliorer les montages financiers au fil des éditions. Certes, il y a des hauts et des bas, mais nous saurons nager afin d'éviter les écueils et les rochers. Dans ce cadre, nous avons un programme à moyen terme dont un projet de médiathèque qui rassemblera toutes les publications, les photos, et les enregistrements audiovisuels, aux fins de rassembler tout ce qui intéresse le festival en amont et en aval, et les inclus dans ce nouvel espace convivial. La médiathèque sera accessible aux étudiants, aux artistes et aux universitaires afin qu'ils se ressourcent» dira, en substance, le commissaire du Festival de Mostaganem. M.Bensaber indiqua, par ailleurs, que le commissariat sera structuré, que chacun aura sa responsabilité. Un instant considéré comme utopique, le projet d'une scène mobile d'une surface de 250m² est remis à l'ordre du jour. Le moment est arrivé, affirme Djamel Bensaber, de donner consistance à cette idée. Il faut, a dit le dramaturge mostaganémois, que le festival «retrouve cette splendeur du temps où les troupes jouaient dans des stades devant plus de 7000 personnes.» Concernant le montage financier de cette 40e édition, porteuse d'une grande symbolique, le commissaire a déclaré: En 1999, nous avons pu obtenir 50 millions du ministère de la Culture. Depuis, l'investissement a augmenté à chaque édition de 100%. Ainsi, pour 2007, le ministère a promis de soutenir le mouvement du théâtre amateur avec une subvention d'au moins 600 millions de centimes. Aujourd'hui, nous n'avons pas encore la totalité de cette somme. Toutefois, pour des questions de programmation, le festival devant se dérouler à la fin du mois en cours, a été avancé au début de ce mois et le changement de commissaire du festival en cours de routes ont eut des répercussions sur la logistique (hébergement et planning) mais d'une manière générale, tout est rentré dans l'ordre, indiqua M.Bensaber, qui regrette, toutefois, que l'argent ne soit pas rentré dans les temps voulus, ce qui a eu pour résultat de les contraindre à faire «une véritable gymnastique» pour parer au plus pressé en ayant, toutefois, la conviction que «l'argent promis sera versé». Le commissaire a précisé que la wilaya leur a déjà octroyé 150 millions de centimes, qui ont servi à payer les dettes du Festival et à s'acquitter des frais des sélections régionales. L'APC, a, de son côté, également promis d'allouer 200 millions de centimes dans le cadre du budget supplémentaire. Pour ce qui concerne les sponsors, Bensaber a expliquée que l'Onda allait prendre en charge les cachets des premiers prix de l'interprétation féminine et masculine. L'entreprise Propal a, pour la première fois, pris part à ce festival, en offrant dix millions de centimes en bons d'essence. Une autre entreprise payera la publication des trois numéros de la revue du Festival. L'université de Mostaganem a, quant à elle, payé les billets pour certains invités. D'un point de vue technique, le Théâtre régional d'Oran (TRO) a offert une dizaine de projecteurs de même que le TNA. L'Institut des beaux-arts a mis à la disposition des journalistes, un espace de travail. Cependant, cela reste insuffisant, alors qu'il s'agit d'institutionnaliser le festival en le dotant d'un véritable budget de fonctionnement à même de lui assurer son autonomie et de lui donner de se concentrer, totalement, et uniquement sur le seul aspect artistique du festival qui est, en définitive, sa raison d'être.