Et pourtant, la plupart des émetteurs FM de nos radios sont sur les hauteurs de Chréa. Au moment où on parle de numérisation, de modernisation et de mise à niveau de l'Entreprise nationale de la radiodiffusion sonore (Enrs) et des services de la Télédiffusion d'Algérie (TDA), voilà que les fidèles auditeurs des différentes stations de l'Enrs trouvent du mal, cette saison, et comme chaque été, à capter convenablement, à partir de Blida et sa région, les programmes de l'Enrs, diffusés sur la bande FM, et qui, souvent «partent» pour laisser place à des radios espagnoles. En effet, la performance des émetteurs des stations ibériques, et relativement le contraire pour les nôtres, fait que, durant chaque saison estivale, le Blidéen «souffre» pour capter sur FM les émissions des Chaîne I, III, Bahdja, Mitidja et, dernièrement, Radio Coran ainsi que la Chaîne internationale, surtout lorsque son «transistor» est ambulant ou quand il est en voiture. En ce sens, les fréquences de ces dernières sont très souvent remplacées par celles de nos voisins du Nord en assistant à une véritable «bagarre» d'ondes et qui finit au profit de la station «envahissante», connue pour la «tchatche» et l'ambiance de boîte. Et pourtant, la plupart des émetteurs FM de nos radios sont sur les hauteurs de Chréa, soit à peine 18km de Blida, alors que ceux des radios espagnoles sont au minimum à 500km de chez nous. «Ça part et ça revient tout au long du trajet, même intra-muros, alors que les grandes et moyennes ondes ne passent pas toutes les stations et offrent une mauvaise qualité d'écoute», nous dira un cadre dans une institution nationale et qui aime écouter la radio FM à bord de son véhicule. «Dommage que je ne comprenne pas l'espagnol, car vu l'interférence, je suis obligé d'éteindre carrément la radio», ajoutera-t-il. Pour un étudiant en sciences politiques et relations internationales, et qui attend avec impatience la possibilité de capter les programmes de la Chaîne II, Radio culture et l'UFC sur la «Frequency modulation» à partir de la ville des Roses et sa région, cela constitue un véritable parcours du combattant pour écouter, par exemple, les programmes de la Chaîne internationale, lancée depuis à peine trois mois et qui semble répondre à ses attentes, vu sa spécialité à l'université. Sinon, il faut attendre, selon lui, les grisailles et les précipitations de l'été pour que nos stations s'imposent de nouveau. «Souvent, je suis obligé de sillonner toute la maison pour que je puisse détecter un endroit adéquat pour écouter, notamment, les programmes de Radio Algérie internationale. C'est le même cas lorsque je suis dehors en écoutant la radio via mon mobile», dira-t-il, en lançant aussi un appel aux responsables de notre Chaîne internationale pour actualiser son site Internet qui demeure inchangé, depuis sa création, le 19 mars dernier. Je suis déçu de voir le site Internet de Radio Algérie internationale, dont la vocation est de véhiculer la voix de notre pays partout dans le monde, stagne en ignorant, notamment, les deux principaux événements à dimension continentale et arabe, et qui sont les Jeux africains et «Alger, capitale de la culture arabe». Le phénomène serait pire sur les côtes de Tipasa où les habitants des localités balnéaires ainsi que les estivants n'arrivent souvent pas à avoir des informations sur ce qui se passe dans leur propre région via la radio régionale Mitidja, alors que les radios régionales espagnoles y «battent leur plein» et en stéréo, s'il vous plaît! Et dire qu'après l'envahissement du paysage visuel à travers les chaînes satellitaires qui nous font souvent «oublier» l'existence d'une chaîne de TV nationale, voilà que ce phénomène touche, malgré nous, le paysage radiophonique, chaque été, où la bande FM à Blida parle, de la fréquence 87.5 jusqu'à 108, beaucoup plus la langue chère à Cervantès et fait oublier aux touristes et étrangers qu'ils sont réellement en Algérie. L'Internet, qui demeure «normalement» une bonne alternative dans ce genre de cas, n'est pas toujours la bonne solution, malheureusement. Selon un internaute habitant Blida et qui pensait trouver la solution au problème de «l'envahissement», ce ne sont pas toutes nos chaînes de radio qui diffusent via le Net, et la qualité du son de celles qui diffusent sur ce réseau, laisse souvent à désirer. «Rien ne me motive à me brancher au site de l'Enrs, mauvaise qualité du son, indisponibilité de toutes les chaînes, données non actualisées, archives sonores vraiment dépassées, comme la revue de la presse...», rétorqua-t-il, et qui se trouve dans l'obligation d'être «charmé» par les sites des radios étrangères. Ces problèmes semblent ne pas trop inquiéter les responsables de la Radio nationale et de la Télédiffusion d'Algérie, puisqu'ils ne les ont jamais évoqués officiellement, comme par exemple lors des différentes tournées de l'actuel ministre de la Communication, M.Abderrachid Boukerzaza, au niveau des médias publics et de la TDA, tout récemment. Bref, «l'invasion» et «l'envahissement» sans merci des stations ibériques continuent en allant jusqu'à toucher notre «souveraineté» radiophonique.