L'ambition du DTN du judo algérien est de qualifier le maximum d'athlètes pour Pékin-2008. L'Expression: Le judo algérien aura été l'une des plus grosses satisfactions de la participation algérienne à ces Jeux. Vous attendiez-vous à une telle réussite? N.Ouarab: Dans l'objectif qu'on s'était tracé, nous nous étions dit que remporter sept médailles d'or était dans nos cordes même si le judo demeure un sport où l'imprévisible survient à tout moment. On s'en sort avec huit médailles d'or. Avouez qu'il y a de quoi se montrer satisfait. Nos judokas ont su répondre favorablement à la confiance qui était placée en eux. Vous savez, nous les techniciens, notre rôle se limite à inculquer la manière de combattre et certaines ficelles. Sur le tapis, c'est l'athlète qui est maître de son destin. Nous, on ne peut pas intervenir si ce n'est par la voix. Je pense, donc qu'il faut rendre un hommage appuyé à nos sportifs qui se sont bien battus pour faire honneur à leur pays. Avec un peu plus de réussite, la moisson aurait pu être plus riche encore. Absolument. Il y a trois médailles d'or qui nous ont échappé alors qu'elles étaient à notre portée. Benamadi Abderahmane et Bouaïchaoui, dans la catégorie des plus de 100 kg, ont été lésés en finale par des erreurs d'arbitrage. Quant à Soraya Haddad, elle s'est contentée du bronze à cause d'une erreur de tactique. Elle a été piégée. Dommage pour elle car elle était vraiment la plus forte de sa catégorie. Mais je sais qu'elle va se reprendre parce que c'est une battante. S'il y a de grosses satisfactions, quelles sont-elles? La première est incontestablement Rachida Ouerdane. Quinze jours avant les Jeux, elle avait la main dans le plâtre. Très sincèrement, je pensais qu'elle serait forfait, mais elle a tenu à enfiler le kimono et à reprendre les entraînements pour être prête le jour J. Franchement, elle m'a épaté. Je pense aussi à Rebahi qui a traversé de durs moments mais qui a su se battre avec un coeur gros comme ça pour participer à ces Jeux avec la médaille d'or au bout. Il y a eu également, Bouaïchaoui. Il a passé une année 2006 pratiquement à blanc et on pensait qu'il allait se retirer de la discipline. Il est revenu et a su se hisser à son meilleur niveau. Lésé par l'arbitre en finale des plus de 100 kg, il a pris une magnifique revanche sur son vainqueur en finale open. Et puis il y a eu Madani Soheil. Cette fille, on n'y croyait pas tellement au départ. Puis on a décidé de lui faire confiance et de l'engager chez les plus de 78 kg et en open, c'est-à-dire dans deux épreuves qui n'étaient pas les siennes. Malgré cela, elle s'est remarquablement comportée pour remporter deux médailles de bronze. Elle a su répondre de la meilleure manière du fait qu'on avait eu raison de lui faire confiance. Vous ne nous parlez pas de Meridja Amar. Je l'avais oublié, mais vous savez avec Amar, les éloges sont continuelles. Voilà un garçon qui a changé plusieurs fois de catégorie et à chaque fois, il s'impose comme le meilleur. C'est un phénomène qui s'améliore d'année en année. Les vacances vont-elles être longues pour les judokas et vous? Certainement pas. Dès cette semaine, je vais me réunir avec les staffs techniques de l'équipe des filles et de celle des garçons pour arrêter le programme de préparation des Mondiaux de Rio de Janeiro de septembre prochain. De leur côté, les athlètes vont reprendre le chemin des dojos et reprendre les entraînements. N'y a-t-il pas un stage qui est envisagé? Oui, il y en a un et notre souhait serait de partir à Cuba pour nous préparer. Comme c'est un pays qui n'est pas loin du Brésil et dont le climat est identique, il serait bon pour nous d'aller là-bas. Mais ce stage n'est pas garanti. S'il venait à ne pas se faire, nous nous tournerions vers la France. Quels sont les athlètes qui participeront au Mondiaux de Rio de Janeiro? Nous allons prendre tous les médaillés d'or et d'argent des Jeux africains. Ces Jeux avaient valeur d'un championnat d'Afrique et ils permettaient de gagner des points en vue de la qualification pour les Jeux olympiques de Pékin. Aux Mondiaux, les cinq premiers de chaque catégorie iront à Pékin. Soraya Haddad a eu du bronze aux Jeux africains. Cela veut-il dire qu'elle ne sera pas sélectionnée pour les Mondiaux? Non, elle ira au Brésil. Ce qui lui est arrivé à Alger était un accident. Madani Soheil sera prise également parce que nous sommes sûrs que cette fille a une grande marge de progression devant elle. Nous allons la faire descendre dans les moins de 70 kg où nous pensons qu'elle est capable de briller. Quels sont vos pronostics pour Rio? Ce sera une grande compétition avec de grands champions. Nous irons là-bas, non pas pour faire de la figuration, mais tenter de nous affirmer. Nos judokas sont capables de prouesses, mais je ne vous cache pas que notre ambition, au départ, sera de qualifier le maximum d'athlètes pour Pékin.