Le président du Comité olympique algérien a fait un large tour d'horizon sur la situation actuelle du sport algérien. «Je recommande à l'élite sportive de notre pays de se comporter de façon exemplaire et de respecter les valeurs olympiques car elle a le devoir de représenter dignement l'Algérie.» Ce sont là quelques-uns des propos du président du Comité olympique algérien, M.Mustapha Berraf, qu'il a tenus lors de l'entretien qu'il nous a accordé ainsi qu'au site internet de l'instance olympique. Un entretien qui intervient moins d'une semaine après la fin des Jeux africains 2007 d'Alger et dans lequel il fait une large analyse de la situation qui prévaut dans le sport algérien. A travers les dires du responsable du mouvement olympique algérien, on sent que les rapports entretenus avec le ministère de la Jeunesse et des Sports se sont nettement améliorés depuis la nomination de M.Hachemi Djiar à la tête de ce département. On se souvient que, du temps du précédent ministre, M.Yahia Guidoum, ces rapports, certes respectueux, étaient particulièrement tendus à la suite de l'histoire de l'application du décret 05-405 sur les fédérations sportives et de la suspension de plusieurs responsables fédéraux à propos desquelles le COA avait fait montre de son opposition. Depuis la venue de M.Djiar, une nouvelle impulsion a été donnée à ces relations, M.Berraf mettant un point d'honneur à rendre hommage au ministre de la Jeunesse et des Sports et aux pouvoirs publics «qui ont joué pleinement leur rôle en s'inscrivant comme la véritable pierre angulaire des Jeux africains» pour ajouter: «Je pense honnêtement que l'état d'esprit et la confiance qui règnent actuellement entre les acteurs du sport national et les pouvoirs publics ne peuvent, sous la conduite avisée de M.Hachemi Djiar, qu'apporter de bonnes solutions». Le président du Comité olympique algérien a eu à parler de la situation que vit le football soulignant que «nous sommes en mal d'inspiration lorsqu'on pense qu'en se basant sur le seul don de nos joueurs, nous pouvons réaliser de bons résultats». Pour lui «de tels résultats ne peuvent être que le fruit d'un long travail. En France, par exemple, ils bénéficient en ce moment de ce que Georges Boulogne a semé il y a plus de 20 ans. Nous ne devons jamais nous écarter des critères universels qui commandent la mise en oeuvre d'un vaste programme de développement, assorti d'un vaste réseaux de centres de formation et d'une direction technique nationale qui contrôle, évalue et prospecte la situation de la manière la plus rigoureuse». M.Berraf se montre plutôt acerbe envers ceux qui veulent profiter du système: «Les métiers doivent appartenir à ceux qui sont des experts en la matière et non à des nouveaux venus qui ne connaissent rien de la discipline, même pas ses critères fondamentaux.» S'agissant du basket-ball, le sport dont il est issu et dont il assure la présidence de sa fédération, le responsable olympique estime que «cette discipline a subi les foudres de certaines personnes malintentionnées qui voulaient ma tête. Au lieu de s'attaquer à ma modeste personne, elles se sont focalisées sur la discipline. Ces gens-là ont oublié que le basket-ball est et restera l'un des premiers sports dans le pays quoi qu'ils disent ou quoi qu'ils fassent. A cause d'eux, les subventions ont été bloquées délibérément et nous n'avons jamais eu de base d'entraînement comme certaines disciplines. On a voulu la mort du basket algérien en l'asphyxiant sur le plan financier». Pour ce qui est de l'athlétisme, une discipline en plein déclin, M.Berraf dira que «c'est à la famille de ce sport de s'organiser et de se remettre en selle afin d'affronter dans de bonnes conditions les compétitions internationales. Il y a dans cette discipline des hommes et des femmes admirables qui se tuent à la tâche et en lesquels nous avons une confiance aveugle. Pour sa part, le COA donnera tous les moyens possibles aux athlètes appelés à représenter le pays sur la scène internationale, mais il veillera à débusquer les tricheurs et les arnaqueurs qui sont, Dieu merci, qu'une infime partie». L'application du décret 05-405 sur les fédérations sportives a été à l'ordre du jour de l'entretien. Selon M.Berraf, «il faut laisser le temps à l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports de prendre en charge la multitude de problèmes auxquels il est confronté et de le laisser faire face avec sérénité quand on sait que des retards énormes ont été enregistrés dans le secteur. A mon avis, les articles de ce décret, qui font l'objet d'une contestation, n'ont pas à aller à l'encontre d'une logique universelle et de lois supranationales telles que la charte olympique et les statuts des fédérations internationales. Je dis cela en reconnaissant que le plan de relance, initié par le président de la République, est l'un des plus importants depuis l'indépendance du pays». M.Berraf a abordé en fin d'entretien de son statut de député du RND indiquant que «ce n'est ni par stratégie, ni par modestie que j'évite de mettre cette charge en avant dans le monde du sport, mais plus par souci de dissocier la politique du mouvement associatif sportif. Je crois profondément en les principes de la démocratie, de justice, d'équité et de préservation des libertés. Contrairement à ce qui se dit, le RND joue pleinement le jeu en ce sens».