Depuis le mois d'avril dernier, plus d'une centaine de terroristes ont été abattus. C'est presque devenu une tradition. Le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, monte au créneau à chaque déplacement du chef de l'Etat. A Mostagnem, M.Zerhouni s'est encore distingué. Il a réitéré la détermination de l'Etat à en finir avec le terrorisme. Mais c'est la première fois, depuis l'avènement de la concorde civile et la réconciliation nationale, qu'un haut responsable comme Zerhouni s'abstient d'évoquer la reddition. Depuis les attentats du 11 avril, le discours officiel n'a pas cessé d'opérer un durcissement palpable, même si à chaque fois, on laisse la porte ouverte aux potentielles redditions. L'attentat contre la caserne de Lakhdaria et l'attaque avortée, contre un cantonnement de la gendarmerie nationale à Yakouren, ont fini par exacerber les esprits, à tel point que le président du Sénat appelle à l'éradication totale du terrorisme. Le chef du gouvernement, qualifié de «réconciliateur» a été forcé de hausser le ton et d'appeler à son tour, à une lutte sans merci contre le terrorisme. A partir de Mostaganem, Zerhouni vient de confirmer la tendance générale d'un discours politique, qui se met au niveau de la lutte menée par l'ANP et les autres corps de sécurité, contre une organisation qui s'est mise au service d'Al Qaîda. Les offensives militaires menées à Yakouren et Sidi Ali Bounab, sont d'une grande envergure au vu des moyens humains et matériels mobilisés. Celles-ci entrent cependant, dans le cadre de la politique tracée par le chef de l'Etat visant à réduire le terrorisme à un seuil minimum, vu qu'il n'y a pas de degré zéro dans ce domaine. Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaab Abdelouadoud qui a cherché à impressionner l'opinion nationale et internationale, par son allégeance à Al Qaîda, a commencé à donner des signes de panique. Ces offensives militaires déclenchées dans les quatre coins du pays, viennent de mette à nu les limites d'une organisation terroriste aux abois. Acculé au fin fond des maquis de Boumerdès, Droukdel va être obligé, selon toute vraisemblance, à jouer ses dernières cartes pour se tirer d'affaire. Rongé déjà par des guerres internes et lâché par ses principaux soutiens, Droukdel se retrouve isolé. Ni Al Qaîda, ni Al Qaîda au Maghreb islamique, ni Zawahiri, ni d'ailleurs, les afghans et les Marocains n'interviendront pour le sortir de son propre piège. Le Gspc a essuyé des pertes considérables. L'«importation» des terroristes étrangers ne fera que mettre de l'huile sur le feu. ses menaces contre les institutions étatiques n'ont pas été prises en considération, encore moins ses mises en garde vis-à-vis de la population. Traqué de partout, le désormais Al Qaîda au Maghreb islamique est en train de récolter les fruits de ce qu´il a semé. Depuis le mois d'avril dernier, plus d'une centaine de terroristes ont été abattus. Près de 200 membres activant au sein des organisations de soutien ont été arrêtés et un nombre aussi important de repentis a été recensé. Pour Zerhouni, les redditions font-elles déjà partie d'un discours conjugué au passé?