200 terroristes se sont rendus depuis le 29 septembre 2005. L'Etat d'urgence ne sera pas levé après la révision de la Constitution. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Yazid Zerhouni était catégorique hier, en marge de la visite du président de la République à Alger. L'article 91 de l'actuelle Constitution, qui prévoit les modalités de cette mesure, ne connaîtra aucune modification donc. Zerhouni défend le fait que la caractéristique de l'état d'urgence en Algérie, «c'est qu'il n'a jamais porté atteinte aux libertés individuelles et politiques». Cette loi est conçue par les autorités comme «un instrument légal de coordination entre l'armée nationale et les services de sécurité. Tant qu'il y a un terroriste, il serait peu raisonnable de recourir à la levée de l'état d'urgence». Dans ce sens, ce dernier a annoncé que 200 terroristes se sont rendus depuis le référendum du 29 septembre sur la charte pour la paix et la réconciliation. C'est ce qu'a annoncé hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en marge de la visite du président dans la capitale. Si on se tient aux statistiques officielles communiquées par le même responsable, le 17 mars dernier, sur les ondes de la Radio nationale, le nombre de terroristes qui campent dans les maquis est considérable. En effet, M.Zerhouni avait déclaré, à la Chaîne III que «800 terroristes activent toujours». Et pourtant 15 jours seulement après la mise en oeuvre de l'ordonnance portant textes d'application de la charte, il avait affirmé la reddition de 100 terroristes. Se référant toujours aux déclarations des autorités concernées. L'application de la charte ne sera pas synonyme de la fin de la lutte contre le terrorisme, ne cesse de réitérer M.Zerhouni: «L'Etat ne démissionnera pas dans la lutte contre le terrorisme». Cette lutte pourra durer des années encore, «mais l'Algérie est loin, a-t-il laissé entendre de la décennie noire». Preuve en est, le nombre des actions terroristes a baissé «d'une manière substantielle», avec une moyenne de 4 à 5 manifestations par semaine. Les wilayas touchées sont principalement Tizi Ouzou, Bouira, Jijel, Tébessa et Batna. Selon lui, la déstabilisation du pays du fait du terrorisme prendra fin avec la mise en oeuvre de la charte, qui interviendra comme l'a confirmé M.Tayeb Belaïz le 31 août prochain. Par ailleurs, le ministre a rassuré que le statut particulier des agents de la Sûreté nationale sera promulgué prochainement. Sans fixer de date, il précise qu' il sera décrété juste après la publication de l'ordonnance portant statut de la Fonction publique. Ce statut particulier de la police est ficelé. Il concerne quelque 125.000 policiers. Le statut devra instaurer «plus de discipline au sein de ce corps», avait défendu. M.Ali Tounsi, le directeur général de la Sûreté nationale. Ajoutant que les agents de la Sûreté nationale bénéficieront d'une grille des salaires spécifique. Revenant sur la visite du président, il a inauguré, hier matin, la nouvelle aérogare d´Alger (Dar El-Beïda). Le projet comprend trois ouvrages d´art et cinq accès principaux pour une enveloppe de près de 50 milliards de dinars. Sa capacité est de 6 millions de passagers par an. Les responsables ont rassuré le président que «l´aérogare internationale comporte toutes les commodités d´accueil des voyageurs conformément aux normes internationales». Le cortège présidentiel s'est dirigé après à Bordj El Kiffan où le président a procédé à la pose de la première pierre du projet du tramway de la baie d´Alger, d´un montant global de près de 40 milliards de dinars et qui devra être réceptionné en juin 2009. Le tramway devra relier le Pont des Fusillés (Ruisseau) à Dergana (est de la capitale) sur une distance de 23,2 km avec 38 stations et une capacité de 185.000 voyageurs par jour. La première tranche du projet consiste en la réalisation du tronçon Pont des Fusillés-Bordj El-Kiffan (les Ateliers, Bateau cassé) d´une longueur de 16,3 km avec 30 stations et une capacité estimée à 150.000 voyageurs par jour. Enfin, le président a inauguré à Rouiba la base centrale de maintenance de locomotives du transport ferroviaire de Rouiba (est d´Alger), d´une capacité de maintenance pour un parc de 400 locomotives pour un coût de 1,980 milliard de dinars, cette base a été érigée pour délocaliser les activités de maintenance du centre d´Alger (Hamma), libérer les emprises occupées et moderniser les installations et les équipements.