Place maintenant à la visite des merveilles de ce pays antique. Le Temple du Ciel, une splendeur, nous accueille. Notre seconde destination, une destination de rêve: le Temple du Ciel. Le lendemain, après avoir rechargé les batteries, nous nous apprêtons à prendre la route du Temple du ciel. Encore une promenade surprise. A l'Institut de diplomatie de Pékin, dès les petites heures de la matinée, les étudiants trouvent l'occupation favorite des derniers jours de l'année universitaire. Soutenus par les familles de la cité qui s'ouvre sur la grande cour de l'école, ils s'offrent d'interminables parties de tennis. Le bus démarre, en route vers le plus grand temple de Pékin. Arrivés sur les lieux, après une demi-heure de route, nous sommes surpris par la beauté de ses grands jardins. C'est un lieu de repos et de méditation. Tous les Pékinois s'y rendent. Un sentiment religieux nous envahit, sans comprendre ce que c'est exactement. Nous nous promenons, le nez au ciel, sur une chaussée longue et surélevée à plus de 2 mètres du sol. Nous avons appris que nous mettions les pieds sur la Voie sacrée. C'est une route longue de près de 400 mètres. Elle relie les trois édifices du temple les uns aux autres, l'Autel du Ciel, la Voûte céleste impériale et le Temple de la Prière. Le Temple du Ciel est le lieu où sont organisées les principales cérémonies religieuses du temps des empereurs. Un endroit dédié exclusivement aux rites. Construit entre 1406 et 1420 sous le règne de l'empereur Chengzu des Ming, ce sanctuaire est appelé Temple du Ciel et de la Terre jusqu'en 1530, date à laquelle le temple de la Terre a été édifié dans le nord de Pékin. C'est dans ce Temple du Ciel que les empereurs viennent prier trois fois par an pour obtenir de bonnes récoltes et offrir des sacrifices au ciel. Les empereurs ont choisi un autre endroit où ils jeûnaient pendant trois jours avant d'offrir le sacrifice au Ciel. C'est au Palais de l'Abstinence (Zhaigong) que s'élève, au sud-ouest, la Salle de la Prière pour de bonnes moissons. Les croyances rituelles sont très profondes chez les Chinois. Séances photo, connaissances, achat de souvenirs, mais sans interrompre aucunement le cours des sentiments tranquillisants. Nous continuons la marche pour arriver à la Salle de la Prière dite de «bonnes moissons». C'est la plus imposante construction du temple. C'est un bâtiment circulaire recouvert d'une triple toiture en tuiles vernissées bleues. A l'origine, ces trois toitures étaient de haut en bas de différentes couleurs: bleu, jaune et vert. Ces couleurs évoquent respectivement le ciel, l'empereur et le peuple. En 1752, l'empereur Qianlong de la dynastie des Qing fit recouvrir la Salle de la Prière uniquement de tuiles vernissées bleues. Au nord se dresse la Voûte céleste impériale. C'est l'endroit où l'empereur vénérait la tablette du Ciel. Les touristes, voire même les Pékinois, se dressent comme des statues en extase devant cette oeuvre architecturale. Vient ensuite l'Autel du ciel, un tertre circulaire composé de trois plates-formes de marbre blanc, délimité par 360 balustrades représentant les 360° du cercle céleste. Parfaitement travaillé, architecturalement, c'est un monument, spirituellement une prière tranquillement enivrante. Au fil du temps, sans que nous nous en rendions compte, l'air devenait irrespirable, quand soudain, un air froid s'est levé. Un nuage grossi d'eau, devient noir, très noir. «C'est l'orage!», annonce Lucie. Il éclate, doux. Et puis doucement le vent se calme, la pluie diminue d'intensité et le calme revient. Dernières gouttes, première sortie. Les pèlerins du Temple du Ciel s'adonnent de nouveau à une nouvelle prière de joie. Sur la Grande muraille Habillement spécial, léger et sans gêne. Nous ne pouvons pas escalader la Grande muraille de Chine sans prendre des précautions. C'est une excursion qui n'existe que dans les rêves. Les Chinois disent: «Si vous n'avez pas vu la Grande muraille de Chine, vous n'avez pas vu la Chine.» Levés aux aurores. Bizarrement, nous avons tous bien dormi. Sacs à dos chargés, chapeaux et crèmes solaires, il ne faut surtout pas risquer un incident car il s'agit bel et bien d'une promenade que nous ne pouvons, peut-être, faire qu'une fois dans la vie. Une chose est sûre, il est quasi impossible de se rendre à Pékin sans aller voir la Grande muraille. C'est un lieu sacré pour les Chinois. «L'on n'est point homme tant que l'on n'a pas atteint la Grande muraille, ni héros tant que l'on n'a pas foulé son chemin de ronde!». Nous sommes allés en bus. Il a fallu patienter face à plusieurs feux rouges, réglés minutieusement, pour ne pas susciter le moindre embouteillage. A la sortie de Pékin, la vue était à couper le souffle. De hautes montagnes fortement boisées faisaient face à de petits villages implantés sur des surfaces dégarnie. En route, nous rencontrons une foule impressionnante se diriger à pied, en vélo et à bord de véhicules vers l'une des plus belles merveilles du monde. La muraille de Chine remonte au moins au VIIe siècle av. J.-C. Un prospectus que nous avons acheté sur place indique que le Grand mur fut édifié en une dizaine d'années par une armée de plus de 300.000 soldats commandée par le général Meng Tian, auxquels s'ajoutaient quelque 500.000 forçats et paysans réquisitionnés dans toutes les provinces de l'Empire. Il fait très chaud, mais le ciel est très dégagé contrairement à Pékin, enveloppé dans une brume d'humidité asphyxiante. C'est une véritable merveille d'architecture ancienne! Visitée par des millions de touristes chaque année. Nous escaladons l'une des plus anciennes parties du mur. Sur l'un des «postes de feu», nous découvrons la longueur démesurée de la Grande muraille. Elle traverse des montagnes, des prairies, des falaises et des rivières et harmonise sa structure à la complexité de la topographie. D'après Béatrice, notre guide qui en est à sa septième visite, la muraille traverse même des déserts. Elle n'est pas uniquement un mur, mais un système de défense intégré de divers murs, tours de guet et tours de feu de signalement sous le contrôle d'échelons militaires définis. Les Ming (une des dynasties chinoises) ont rallongé la muraille plus au sud, aux fins, explique-t-on, de prévenir tout retour des Mongols. Les travaux, qui commencèrent en 1368 (avant J.-C.), allaient durer plus de deux cents ans. Autour de nous, il n'y avait pas un mètre carré inoccupé par les foules qui pressent le pas pour atteindre les tours de feu, les points culminants de la Muraille. Là aussi, une armée de vendeurs proposent divers objets de souvenir. Les étrangers étaient appelés surtout à faire attention à la fausse monnaie, aux objets contrefaits et surtout à bien négocier les prix qui sont souvent multipliés par 2 à 3 lorsque le client est étranger. Sur l'une des tours, après avoir erré à l'affût d'une bonne affaire, nous sommes subjugués par le paysage qui nous a littéralement fascinés. La Grande muraille donne l'image d'un gigantesque dragon qui escalade le dos des collines. Au XVIIe siècle, la muraille s'étendait sur près de 6400km d'est en ouest, du fleuve Yalu à Jiayuguan dans le désert de Gobi. D' une hauteur moyenne de 8 mètres, pour une largeur de 7 mètres à sa base et de 5,50m à son sommet, cet ouvrage colossal était percé de centaines de portes et de passes, et ponctué de milliers de tours de guet et de bastions. Au terme d'une journée d'escalade et de marche à pied, nous avons repris le bus: direction un restaurant traditionnel à mi-chemin. Nous avons ensuite eu une journée de repos, en attendant un autre voyage à Shaoshan, le village natal de Mao Zedong, dans la province de Hunan. «Il faut aller faire un voeu au président Mao», nous conseille Delphine, une nouvelle guide qui remplace la charmante Lucie. Arrivés, le 13 juillet, à Changsha (province de Hunan), deux jours après, nous nous sommes rendus chez Mao Zedong, à Shaoshan, sa ville natale. Shaoshan devient un véritable lieu de pèlerinage pour des millions de visiteurs, mais aussi un parc d'attractions organisé autour d'un symbole immortel appelé Mao. Chez Mao Zedong C'est notamment un lieu incontournable pour les collectionneurs de gadgets maoïstes. Impossible de se rendre à Shaoshan, à la maison de Mao Zedong et/ou à son musée sans acheter un souvenir. Au centre de Shaoshan, la statue de bronze du fondateur de la Chine communiste attire les centaines de visiteurs, venus saluer le grand timonier, faire un voeu et psalmodier une prière. Nous découvrons, sur place, la grandeur du personnage. La chaleur est insupportable. La région reçoit un ensoleillement abondant. Elle est riche surtout en ressources naturelles et est connue pour ses articles d'artisanat. La broderie Xiang, à titre indicatif, est l'une des quatre plus belles broderies de la Chine, tandis que la cuisine Xiang est l'une des huit grandes cuisines chinoises. La sculpture sur pierre à chrysanthème est connue tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Des centaines de pèlerins affluent ici quotidiennement, dans cet endroit du sud de la Chine, pour vénérer la figure du dirigeant communiste 31 ans après sa mort. Dans l'esprit de tout Chinois, Mao Zedong est toujours vivant. Son image est partout, collée sur les rétroviseurs intérieurs des taxis, des statues au sein de tous les établissements, dans les hôtels et dans chaque coin de rue. Nous nous rendons au musée local du dirigeant chinois, où toutes les pièces sont consacrées à la mémoire et au parcours maoïste. Vente d'articles datant de la «révolution culturelle», films de mémoire projetés sans relâche, statues, manuscrits signés par Mao. Nous tombons en arrêt devant cette quantité faramineuse de «raretés». Nous sommes ensuite allés voir la maison natale de Mao, transformée en un véritable musée. Sa table d'écriture, son lit, tous les projets qui ont fait sa vie quotidienne sont encore là, exposés au public, curieusement passionné. Il faut patienter, attendre son tour et faire une queue de plusieurs mètres pour visiter la maison de Mao. Des champs de lotus entourent la maison-musée du dirigeant chinois. Là aussi, les prières et les méditations sont obligatoires et les voeux sont évidemment nécessaires. «Il (Mao) veille sur nous», annonce une femme, avec une profonde conviction, interprétée par Delphine, l'une de nos guides. L'après-midi est encore plus chaud. L'afflux des visiteurs prend une nouvelle intensité, alors que les prières psalmodiées nous plongent dans un climat extrêmement religieux. C'est un véritable bain de foule, photos et plusieurs visites guidées ininterrompues. La journée tire à sa fin, tandis que la statue de Mao Zedong est toujours entourée de centaines de visiteurs, scotchés encore dans l'attente de faire une prière, un voeu, ou encore une photo. C'est une véritable légende. Salut Timonier!