Des vide-sanitaires regorgeant d'eaux usées, égouts à ciel ouvert, décharges sauvages, bidonvilles, ramassage aléatoire des déchets ménagers...! Ce sont-là quelques-uns des aléas néfastes et pour le moins dangereux pour la santé publique. Leurs effets viennent greffer des tranches substantielles dans les budgets des ministères concernés (Santé, Agriculture, Commerce) ou celui des collectivités locales. Surtout que 46 espèces de moustique «cohabitent» avec les locataires des grands centres urbains, notamment de la capitale, Béjaïa et Constantine. Le danger est là! Intervenant lors d'une conférence sur les insecticides organisée par l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens) en son siège à Alger, Hakim Laribi, directeur général de l'entreprise privée Sophyd, a dévoilé quelques aspects de la situation. Ainsi, il indique que l'humidité aidant (Alger étant la seconde ville la plus humide au monde), l'Algérie contemporaine enregistre, chaque année, des milliers de personnes atteintes de maladies provenant, notamment de moustiques proliférant sur des décharges sauvages et véhiculant toutes sortes d'allergies appelées pudiquement «méfaits». Les autorités n'arrivent pas à trouver de solution au problème du ramassage des ordures, qui ne se fait plus régulièrement partout. L'eau est une autre préoccupation de la plupart des régions du pays. Cette détérioration du cadre de vie du citoyen algérien, est-elle due à un laxisme des autorités et des élus locaux ainsi que des services chargés de l'hygiène au niveau de la commune? S'agit-il d'un manque de ressources financières en rapport avec le système économique mondial? Des questionnements qui nous laissent dire que la propagation de la pauvreté, l'exclusion et la marginalisation favorisent, grandement, les risques de maladies infectieuses hautement élevées dans tout le pays. Aucune ville n'est à l'abri. Alger est particulièrement menacée. La présence de décharges publiques à ciel ouvert et la détérioration des réseaux d'assainissement, offrent un terrain propice au moustique, du nom scientifique culex pipiens. C'est celui qui cause le plus de désagréments à la population, essentiellement celle qui vit dans des quartiers où le cadre de vie est déplorable. Un contrôle des importations informelles des insecticides s'impose, car ce produit entre au pays comme n'importe quel autre article ordinaire, sans homologation ni autorisation du ministère de l'Agriculture ou celle de la santé. Aucune statistique n'est disponible au niveau des pouvoirs publics sur le nombre de décès (des centaines) causé par ces produits dangereux non conformes. Hormis les criquets (non suceurs de sang, ni colporteurs de maladies) dont la lutte n'a aucune influence directe sur l'homme, les autres insectes, outre qu'ils transportent des maladies, inoculent des bactéries. L'on assiste, actuellement, à de véritables phases de thérapie d'une durée de sept jours contre les abcès, chez les enfants, causés par des piqûres d'insectes. Laribi a regretté que soient consommés, en France, à peine quelque 14 millions d'aérosols par an pour une population de 70 millions environ contre 30 à 35 millions/an de flacons en Algérie pour une population égale à la moitié de celle précitée. Ceci s'explique, a dit Laribi, par l'intense campagne de prévention menée au niveau des eaux stagnantes, marais, étangs...