Ce sera une dure épreuve pour le club algérien, mais la mission n'est pas impossible. Quand on perd 3 à 0 un match de football joué dans le cadre d'une phase de qualification, le moins que l'on puisse dire est que la qualification en question est vraiment mal assurée. La JS Kabylie, l'équipe qui a subi une telle défaite, a certainement du souci à se faire, pour passer dans le tour suivant de la première des compétitions africaines de clubs. Disons-le franchement: passer dans les conditions actuelles, le club algérien ne mérite-t-il pas d'aller en demi-finale de cette coupe d'Afrique. Vaincu en terre libyenne dès la première journée de cette phase de poules, il avait par la suite eu une belle réaction face au club marocain de l'AS FAR, mais force est de reconnaître que les Jaune et Vert n'avaient pas fourni un spectacle encourageant pour la suite des évènements. Ceux qui avaient pensé que la JSK avait, ce jour-là, fourni une prestation de premier ordre avaient dû voir le match avec une lunette à prisme déformant, ou alors pensent que le football est un sport qui se joue comme la marelle. Il est heureux que ceux qui sont proches de l'équipe, comme les dirigeants et les entraîneurs, aient admis que, malgré le succès, beaucoup restait à faire. Le dernier match contre l'ES Sahel à Sousse est venu, comme une sorte d'assommoir, mettre les gens devant la cruelle évidence que la JSK a encore du chemin à accomplir pour accéder au statut d'équipe capable de briller en Champion's League africaine. Maintenant, bien sûr, il est possible que le club algérien pousse la révolte, demain après-midi, jusqu'à faire plier son homologue tunisien. En football, on ne peut jurer de rien. En dépit du fait qu'il soit premier du groupe, le club de Sousse a eu, lui aussi, ses moments de blues. On l'a vu, par exemple, vainement ahaner face à l'Ittihad de Tripoli pour se contenter d'un match nul à domicile. Malgré cela, l'ES Sahel demeure, intrinsèquement, le club le plus fort de ce groupe A, le plus en mesure de résister au super-favori de la compétition, le Ahly du Caire qui se promène dans l'autre poule. Il y a que le club tunisien s'est déplacé en Algérie sans quelques-uns de ses joueurs titulaires. Trois sont absents pour cause de suspension, à savoir le capitaine Moussa Nari, Gilson Silva (celui-ci est suspendu pour deux rencontres) et Madjid Benmohamed. Deux autres ont quitté le club sahélien, en l'occurrence Lotfi Essalami et Iqbal Raouatibi. Il y a de quoi déstabiliser une équipe mais il faudra quand même se méfier de cette formation tunisienne. De toutes les manières, la JSK a son destin entre les mains, ou plutôt il tient au talent et à la volonté de ses joueurs. Une chose est sûre, la défaite de Sousse appelle une réaction positive de la part de ces derniers. Si un nouvel échec de l'équipe algérienne venait à conclure le rendez-vous de demain (à 17h30 au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou), nul doute que l'ambiance tournera carrément au vinaigre dans son entourage. Ce sera même très mal perçu pour le staff technique, sur lequel des critiques se sont focalisées à la suite de la défaite de Sousse. Kamel Mouassa, l'entraîneur en chef, veut montrer qu'il est serein, mais il ne réussira pas à faire croire que le stress ne fait pas partie de son quotidien, d'autant plus qu'il a des soucis avec son effectif au sein duquel le gardien Chaouchi a des problèmes relationnels avec ses dirigeants, alors que le défenseur Mohamed Meftah, annoncé suspendu, et qui avait pris quelques jours de vacances, a été appelé en catastrophe, car on avait découvert qu'il pouvait jouer ce match. Voilà donc la JSK en «tenue» pour jouer le match qu'elle doit absolument gagner, si elle veut conserver ses chances de qualification aux demi-finales de la Champion's League africaine. Un challenge pas impossible, mais ce sera au club algérien d'y répondre et à lui tout seul.
