C'est le seul challenge qui lui reste après son élimination de la Coupe d'Algérie. Une fois de plus, le Mouloudia d'Alger va vivre une saison sans couronne. Eliminé de la Coupe d'Algérie par le CR Belouizdad dès les 16es de finale, il a perdu son dernier espoir de remporter un titre à la fin de l'exercice en cours. Ses fans pourront toujours dire qu'en championnat, il reste toute la phase retour et que de ce fait leur club peut envisager une récompense au mois de juin. Peut-être, mais ce ne sera pas le titre de champion d'Algérie du fait que l'ES Sétif dépasse de loin le Mouloudia tant par la qualité que par la quantité de son effectif. Sans oublier que le club sétifien, avec un match en moins par rapport à son homologue algérois a six points d'avance sur lui. Autant dire un handicap presque impossible à remonter pour le Mouloudia. Celui-ci n'a plus comme ambition que celle de viser une place qualificative à la Coupe de la CAF ou à la Coupe arabe. Pour cela, elle aura affaire à de nombreux prétendants pour les mêmes accessits, des clubs comme l'ASO Chlef, la JSM Béjaïa, le CR Belouizdad et bien sûr la JS Kabylie et l'USM Alger, lesquelles nous étonneraient fort si elles venaient à ne pas réagir. Il est évident que pour se défendre, les dirigeants du club algérois vont parler de saison de transition. Ils ne nous en avaient pas donné l'impression durant l'intersaison estivale où ils avaient été, particulièrement, généreux en matière de recrutements de nouveaux éléments. Quand on met la main à la poche, pour un club de cette stature, ce n'est, certainement, pas pour vivre une période de transition. Ou alors on a, vraiment, de l'argent à gaspiller. Disons-le tout net, le Mouloudia aspirait à jouer le titre de champion comme la JSK, l'ESS, l'USMA ou l'USM Annaba. Voyant que leurs plans tombaient à l'eau à la fin de la phase aller, ces mêmes dirigeants y sont allés d'une autre boulimie de recrutements durant le dernier mercato hivernal. Cette fois c'était pour donner plus de consistance aux espoirs de leur club dans la conquête de la Coupe d'Algérie. Une compétition où il avait débuté de la meilleure des manières qui soit en «corrigeant» le petit club de l'IRB Aïn Dheb sur le score de 9 buts à 0. Toutes les fanfaronnades de ses joueurs à la suite de cette victoire n'ont servi qu'à gonfler l'équipe comme une outre qui a éclaté face au CRB. Un match se joue sur le terrain et non pas à travers les colonnes de journaux. Il faudrait que les Mouloudéens l'apprennent. A la suite de la défaite de jeudi dernier, l'entraîneur mouloudéen, Alain Michel, a regretté que ses joueurs n'aient pas su asseoir leur domination. Il n'a, peut-être, pas vu le même match que nous car nous aurions aimé qu'il reconnaisse que ce fut un non-match disputé par deux équipes qui se sont alliées dans la médiocrité. Elles auraient pu se corriger durant la série de tirs au but mais à cet exercice-là seul le Chabab s'en est bien sorti alors que le Mouloudia avec un seul essai réussit à toucher le fond. Pour continuer avec Alain Michel, il faut souligner son extraordinaire faculté d'adaptation à la mentalité du football algérien. Avant le match de jeudi, il avait évoqué la possibilité de voir son club remporter le titre de champion d'Algérie. Vendredi, après l'élimination de la Coupe d'Algérie, ce Mouloudia-là est devenu dans la bouche d'Alain Michel un club «en construction qui vit une période de transition». Il a raison de jouer avec les mots et les pronostics. C'est une formule qui donne de bons résultats dans le milieu du football algérien. Le mieux, pour lui, est qu'il engage son club dans la voie de la conquête d'une qualification à une compétition internationale. Ce sera toujours ça de gagné et l'argent investi dans l'enrôlement de nouveaux joueurs aura, au moins, servi à quelque chose.