L'entraîneur national craint une défection de nombreux joueurs émigrés. La Confédération brésilienne de football a fait état de son désir qu'un match amical Algérie-Brésil se joue le 22 août à Marseille. C'est le manager suisse, qui avait organisé le récent match amical Algérie-Argentine, qui en a fait la révélation à la FAF. Cette dernière n'a pas donné de réponse pour se donner le temps de réfléchir sur la question. En somme, les responsables du football algérien ne veulent pas se précipiter pour regretter, par la suite, d'avoir répondu favorablement. Une telle confrontation demande, en effet, de la réflexion. L'adversaire, c'est peut-être le Brésil, le pays aux cinq Coupes du monde, ce n'est pas une raison pour foncer tête baissée et dire oui à la proposition. Selon le président de la FAF, Hamid Haddadj, «on prendra le temps qu'il faut pour donner notre réponse». Il faut savoir que le 22 août correspond à une date Fifa. Les équipes nationales pourront ainsi être regroupées et bénéficier de l'apport de leurs joueurs expatriés. La date en question convient bien à la préparation du match que les Verts devront livrer, le 6 septembre à Banjul, face à l'équipe gambienne, dans le cadre de l'ultime journée de la phase de poules de la qualification à la CAN-2008. Une rencontre d'une extrême importance pour eux, car ils devront la gagner pour espérer obtenir un des billets pour Accra, la capitale ghanéenne, en janvier 2008. Le challenge relève presque du miracle, vu la situation délicate dans laquelle ils se trouvent depuis leur dernier échec à domicile, face à la Guinée, mais, tant qu'il reste une chance de passer, il faut la jouer. Cette défaite contre les Guinéens a été durement ressentie par les responsables de la FAF et l'entraîneur national, Jean-Michel Cavalli. Sans le dire ouvertement, ils doivent certainement penser qu'ils ont fait une erreur de stratégie en organisant un match amical Algérie-Argentine cinq jours seulement avant le rendez-vous guinéen. L'espoir né de la prestation de Barcelone, face aux artistes argentins, a subi une terrible désillusion sur le terrain du stade du 5-Juillet, devant Feïndounou et ses camarades. Et l'immense public qui a pris place dans les gradins du stade olympique en a subi une véritable douche écossaise. Un tel scénario a refroidi la FAF et Cavalli, et aujourd'hui, ils ne sont pas près de dire oui à la requête des Brésiliens. Dans un tel match, il y a deux possibilités qui peuvent survenir. Les Verts peuvent, ainsi, prendre une «raclée» de la part de l'une des meilleures équipes du monde, le champion américain de cette année. Ils peuvent, également, nous sortir une prestation à la mesure de celle de la confrontation contre les Argentins. Dans les deux cas, ils seront les cibles de la presse qui se mettra à critiquer, en cas de lourde défaite, ou à faire part de son scepticisme en cas de sortie honorable face aux Auriverde, glacée qu'elle fut par l'exemple argentino-guinéen. Pourtant, ce n'est pas tellement cela qui met en danger l'organisation d'un Algérie-Brésil. La date du 22 août correspond à une période de début de championnats en Europe. La FAF et Cavalli craignent de voir un nombre important de joueurs expatriés faire défection à ce rendez-vous. La plupart de ces joueurs ont changé de club à l'intersaison, et sont ainsi dans une phase où ils doivent prouver pour gagner une place de titulaire. Il n'y a rien d'officiel de ce côté-là, mais c'est une éventualité à ne pas écarter, même si l'adversaire de l'Algérie se nomme Brésil. Jean-Michel Cavalli est à Alger depuis quelques jours. Il sera celui qui prendra la décision de jouer ou non contre les Brésiliens, après avoir consulté les responsables de la FAF. Le Français est pris entre les deux options: soit utiliser la date du 22 août et jouer le match amical, soit ne rien faire, pour laisser les joueurs à la disposition de leurs clubs et les convoquer à la veille du départ pour la Gambie. Deux écoles s'affrontent au sujet de ces matches amicaux de préparation. Des techniciens vous diront qu'ils sont utiles, alors que d'autres feront savoir qu'il vaut mieux laisser les joueurs s'entraîner dans leurs clubs. Toujours est-il que si le match contre le Brésil est conclu, il restera plus de 15 jours avant que la confrontation contre la Gambie n'ait lieu. C'est-à-dire que la fièvre née de la rencontre face aux Brésiliens se sera dissipée. Signalons, enfin, qu'il n'y a pas que le Brésil qui demande à jouer contre notre équipe nationale. Le manager suisse a fait des offres deservice émanant du Mexique et du Paraguay. Il y a aussi le Bénin qui se manifeste mais, comme il s'agit d'un candidat aux fameuses secondes places qualificatives pour la CAN, il y a peu de chance qu'il soit retenu.