La capitale de l'Ouest reçoit, à partir d'aujourd'hui, pour sept jours, une pléiade d'artistes de la chanson raï. L'animation culturelle d'Oran continue de prendre de l'ampleur. En effet, à peine la première édition du cinéma arabe baisse-t-elle rideau que la rituelle manifestation populaire de la chanson Rai prend le relais. Ainsi le coup d'envoi à cette dernière sera donné ce soir au Théâtre de verdure Hasni-Chekroune. Un Festival qui a galéré depuis sa création en 1985 pour qu'enfin, il soit pris en charge par le département de Khalida Toumi, depuis l'an dernier. Ainsi, contrairement aux éditions précédentes, celle de cette année s'étalera sur une semaine. Seulement cette fois-ci, elle sera placée sous le thème «Oran, stop le sida». Le mouvement associatif y prend acte et part. L'association Santé Sidi El Houari, qui prend en charge le volet sensibilisation aura à distribuer 200.000 autocollants portant sur la lutte contre le sida. Par ailleurs, au-delà de l'aspect populaire du festival du raï, l'édition de cette année se veut une réplique à l'intox faisant croire à la délocalisation de la manifestation après qu'elle eut été institutionnalisée. Aussi, c'est une opportunité d'encourager les jeunes talents, amateurs du Raï et les faire monter sur la scène au même titre que les stars. Dans son point de presse, le commissaire du Festival, Hadj Meliani, n'a pas caché le fait qu'en dehors de la subvention allouée par le ministère de la Culture, aucune autre ressource ne vient conforter la situation financière du Festival. Autrement, les soirées toucheront plusieurs localités reculées, selon ce responsable. L'expérience de l'année passée à Aïn Turck n'a pas été concluante. Les autorités locales se sont désengagées et ont laissé les organisateurs se battre contre vents et marées. «L'expérience de Trouville (Ain Turck) a été une catastrophe», a déclaré le commissaire du Festival ajoutant: «Nous nous sommes retrouvés livrés à nous-mêmes dans une ville balnéaire». Et de marteler que «l'APC nous a lâchs et personne n'a voulu nous donner un coup de main». Au total, sept soirées sont inscrites à cette dix-septième édition d'Oran. Un défilé de chanteurs Rai, dont les stars, à savoir Chaba Kheira, Abbès, Rédha Teliani, Cheb Abdou, Gana El Maghnaoui, Cheb Redouane, Cheb Khalis ont confirmé leur participation. La soirée de clôture sera rehaussée par la montée sur scène de la sirène Zehouania. Au-delà des dimensions populaires du Festival du raï, l'entrée est certes payante, mais le prix est symbolique. En plus des campagnes de sensibilisation sur le sida, Hadj Meliani, annonce la tenue du 1er séminaire sur les patrimoines musicaux en Algérie. Rappelons que ce festival d'Oran est membre coopté du réseau méditerranéen des musiques, qui se tient annuellement, chaque mois de septembre à Barcelone. La 17e édition du festival marque à la fois la volonté de donner leur chance aux jeunes mais aussi de commémorer des défunts artistes, à l'instar de Othmane Bazli, Hasni et tant d'autres. Au-delà du paysage artistique de la ville d'Oran, l'édition de cette année, se veut encore être la plate-forme idoine et idéale de la musique Raï.