L'insécurité dans la région fera l'objet, bientôt, d'une conférence internationale. Le rétablissement de la sécurité dans le Sahel est devenu une urgence! Cette question, à la fois, d'une sensibilité et importance avérées pour les pays de la région, fera l'objet, bientôt, d'une conférence internationale. Lequel rendez-vous a pris vite la couleur d'une entrevue d'experts. Ce sera, peut-être, aussi le prélude à une fusion d'efforts entre les pays de la région, dont l'Algérie, aux fins de pourchasser les cellules terroristes qui activent sur la bande sahélienne. L'annonce de cette rencontre vient du Sud, exactement du Niger, un pays confronté à une vague d'insécurité sans précédent. Les craintes d'un regain de violence sont véritablement aggravées par l'activité de certains groupes séparatistes nigériens. C'est le président du Niger, Mamadou Tandja, qui a annoncé la tenue de cette conférence internationale sur l'insécurité dans le Sahara. Mais les participants à ce rendez-vous ne sont pas encore connus. Très active sur le plan diplomatique, l'Algérie a été sollicitée récemment par le Niger aux fins de «dompter» le mouvement armé séparatiste du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice). Pour des raisons similaires, la médiation d'Alger a été aussi un facteur-clé dans le règlement du casse-tête appelé «rébellion des Touareg du Kidal» au nord du Mali. C'est dire l'importance du rôle diplomatique et politique de l'Algérie dans le pourtour sahélien. Militairement, l'Algérie constitue un allié privilégié des pays sahéliens. Cette première conférence du genre pourrait donner naissance à une concertation militaire plus avancée, d'autant que la menace terroriste dans la région demeure encore pesante. Car l'énigme Mokhtar Benmokhtar, à défaut d'une nouvelle information contradictoire, continue à se réfugier au nord du Mali. Il dirigeait de vastes réseaux de soutien au terrorisme, de trafic d'armes et de contrebande. Le redoutable Mokhtar Benmokhtar a, surtout, une parfaite connaissance des frontières et les sentiers du «sel» connus et fréquentés par les Touareg. L'on redoute aussi des connexions entre lui et les rebelles armés du Niger et du Mali, puisque ce terroriste a déjà séjourné dans ces deux pays et même en Libye. Les mouvements armés du Niger et du Mali constituent ainsi une grosse menace pour la sécurité dans la région du Sahel. D'où la nécessité d'accorder les violons. En théorie, trois pays au moins, à savoir l'Algérie, le Mali et le Niger, sont à considérer d'ores et déjà du premier carré de lutte contre les cellules terroristes au Sahel. Une nouvelle donne, mais qui n'est -jusqu'ici- qu'un simple mirage du désert, vient bousculer les donnes. La naissance annoncée d'un soi-disant «Ansar Al Islam au Sahara» a fait monter le mercure de l'activisme terroriste au plus haut niveau. Il convient de prendre cette annonce avec des pincettes, mais lorsqu'il s'agit de la sécurité, il est, qu'on le veuille ou non, nécessaire de prendre en compte le moindre fait imprévu. «Ansar Al Islam» suscite encore une grosse polémique et moult questionnements. Selon les informations émanant du patron du FBI (Bureau fédéral d'investigations américain), annoncées depuis le Maroc lors de sa récente visite, les terroristes de «Ansar El Islam au Sahara» activent dans la zone mauritanienne dite «Adrar», située au sud-ouest de la Mauritanie. Les responsables du FBI considèrent que ce groupe s'affaire à recruter des individus des trois pays, le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie. Cela dit, la menace terroriste qui pèse sur les pays du Sahel, aggravée par la naissance de mouvements séparatistes armés, a motivé le président nigérien Mamadou Tandja à annoncer la tenue d'une conférence internationale sur la sécurité dans le Sahara. Cette concertation devrait aussi freiner, si les efforts venaient à se concrétiser sur le terrain, l'intérêt grandissant des USA, au nom de la lutte antiterroriste, pour cette région.