Le football national est-il infesté de requins et d'égocentriques ? Au vu de la façon et la manière dont les textes et la réglementation officielle sont respectés au sein de la Fédération algérienne de football, on pourrait le penser. Après son installation au poste de président de la FAF, Mohamed Raouraoua avait demandé aux membres du bureau fédéral de choisir entre la FAF, leur ligue ou leur club, le cumul de postes étant interdit par la réglementation en vigueur. Depuis l'assemblée élective, le président Raouraoua avait, on s'en souvient, avec l'accord du ministre de tutelle, donné un délai de 90 jours aux «cumulards» pour faire un choix. Un délai plus que raisonnable. Aujourd'hui, mercredi 20 mars, l'histoire retiendra, soit 136 jours après (4 mois et demi), les membres qui ont été mandatés par leur club, Laïb (USM El-Harrach), Berrahal (GC Mascara), leur ligue, Bensekrane (LOFA), Baâmer (ligue de Ouargla), Belmekki (ligue de Tiaret), Laraka (ligue de Mila), Chaâbane et autres... n'ont pas démissionné. Si cela a été fait, ils n'ont pas été médiatisés, du moins par communiqué, comme la FAF le fait actuellement pour moins que cela. Ces messieurs ont quitté leur club et leur ligue de facto. Ils ont fait leur choix, il faut donc prévoir des élections électives au niveau de leur club et leur ligue. Il y a la deuxième catégorie de cumulards, les fameux présidents de ligue se croient encore au Moyen Age quand les lois princières étaient les princes de la cour, car ni le président de la ligue de Mila, ni celui de Tiaret, ni ceux de Ouargla et Oran n'ont choisi après les 90 jours. Bensekrane, de la LOFA, clame à qui veut l'entendre et par journaliste interposé qu'«il préfère la ligue». Cela ne l'empêche pas de se rendre chaque semaine aux réunions du BF à Alger, avec ceux de Ouargla, Mila et Tiaret. Ces messieurs ne sont pas près de «lâcher» les deux...chaises ! Et les privilèges qui vont avec, entre autres, voyages par avion, restauration et hébergement dans des hôtels luxueux de la capitale, aux frais de la «princesse», FAF, avec l'argent du... contribuable et de l'Etat ! Le président de la LOFA, par exemple, n'est pas à sa première expérience dans le domaine. Du temps de la FAF de Med Salah Diabi, il était, aussi, membre au BF, mais le bouillant et courageux président, au franc-parler, dérangeant les intérêts occultes, n'est pas passé par trente-six chemins pour demander aux élus de choisir entre la FAF et leur ligue et Bensekrane n'avait pas voulu lâcher la ligue de l'Ouest. Aujourd'hui, les observateurs de la balle ronde se demandent si Raouraoua a le courage d'appliquer la loi et les textes dans toute leur rigueur. Il y va de sa crédibilité et de sa réputation de grand commis de l'Etat, avant d'être élu président de la FAF, et qui avait dit vouloir «moraliser» la FAF et le football en général. Le BF, dans sa réunion de mercredi dernier, demande aux clubs de respecter les règlements généraux et les statuts afin de lutter contre la violence. Mais la FAF respecte-t-elle cette même réglementation et ces statuts en demandant aux «cumulards» de choisir sans délai le BF ou leur ligue? Ce n'est pas en badigeonnant les murs de la vieille bâtisse de Dely Ibrahim et en envoyant des communiqués «démagogiques» à la presse que le football sortira des marécages et des «histoires» nauséabondes où l'ont mis les cumulards qui restent impunis. Alors pour conclure, nous disons travailler ou partir...