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A l'ombre du peuplier
TINIRI
Publié dans L'Expression le 06 - 08 - 2007

C'est l'été. Saison de villégiature. Riche ou pauvre, nanti ou dépourvu, les vacances font rêver.
S'offrir une détente de quelques jours, après une année de labeur, demeure une chimère pour certains. Le pouvoir d'achat étant en perpétuelle dégradation, les vacances sont devenues un luxe pour le simple Algérien. Un luxe dont beaucoup se passent. Si les citadins arrivent tout de même à s'offrir quelques journées en bord de mer du fait de la proximité de la grande bleue, les montagnards, eux, se débrouillent comme ils peuvent pour un souvenir d'une journée à la plage.
10h. La placette du village regorge de jeunes. Leur point commun: victimes du chômage. Adossés au mur d'un café à l'ombre d'un coin, ils discutent de tout et de rien. «On ne fait que tuer le temps», soupire Kamel tout en sirotant son café. «C'est le deuxième de la journée», ajoute-t-il comme pour dire qu'il en prend jusqu'à dix par jour. «Avec la tension qui monte et l'arrivé des émigrés, le café est pour moi le seul endroit où je me sens bien», conclut-il avant de reprendre la discussion avec ses camarades.
11h. La chaleur est suffocante dans cette contrée où rien ne semble bouger. Nichée sur les hauteurs d'Akfadou, Tiniri, localité faisant office de chef-lieu de commune, comprend tous les édifice publics: lycée, collège, maternité rurale, siège de l'APC, etc. Il y a quelques années, elle comptait très peu d'habitants. Mais, depuis, les immeubles ont «poussé» comme des champignons. L'Etat a pris en charge les «mal-logés». Dans cette région enclavée, la vie est dure. La jeunesse semble désemparée. Hormis les cafés, devenus, par la force des choses, lieux de détente par excellence, les autres structures de loisir brillent par leur absence. Le marasme gangrène les esprits juvéniles. En l'absence de perspectives de travail et de formation, quitter le pays pour d'autres cieux plus cléments devient alors l'unique solution. «Pas pour tous, heureusement», souligne Belkacem, éducateur en sport et dirigeant du Club sportif d'Akfadou (OCA). Lui et ses camarades tentent d'améliorer le cadre de vie dans la région. Outre les activités culturelles et sportives, initiées de temps à autre, l'association organise des volontariats périodiques pour sauvegarder l'environnement. L'année passée, il a été procédé au ramassage de bouteilles vides de bière, jetées sur le bas-côté de la route par des conducteurs inconscients. Une opération appelée à se renouveler tout comme les canettes qui ont la tête dure. Ces jeunes ambitieux trouvent appui chez certains sponsors. «Le travail se fait solidairement», commente un jeune qui va jusqu'à citer le mouvement associatif dans tout ce qu'il peut apporter à la société et à la région. Entre ceux qui veulent partir et ceux qui restent, le débat est toujours d'actualité.
Le cas d'Akfadou est un peu semblable aux autres contrées de Kabylie où seul l'Etat fait office d'employeur. Pas d'investissements, pas de création d'emplois. «Même le bâtiment ne marche pas», note Nadir qui explique: «Il y a quelques années, les émigrés construisaient et offraient donc des possibilités d'emploi. Aujourd'hui, plus personne ne construit, c'est pourquoi le chômage a pris de l'ampleur.» Les jeunes de Tiniri ne désarment cependant pas. Ils vous parleront beaucoup des perspectives qu'offre leur région pour peu qu'on lui accorde de l'intérêt. L'agriculture de montagne et l'élevage peuvent venir au secours de la région, estiment les jeunes qui n'attendent seulement que leur soient facilitées les procédures d'investissement. Existe-t-il une oreille attentive? C'est la question essentielle qui se pose, en permanence, un peu partout dans les régions de la basse Kabylie. Comment passe-t-on ses vacances dans les villages?
A cette question, les réponses varient en fonction des moyens. S'il y a des jeunes qui se permettent le luxe d'aller camper quelques jours à la mer, d'autres se contentent de ce qu'offre leur localité. Hamid est amateur de fêtes de mariage. En été, les événements nuptiaux se multiplient au point de célébrer quatre mariages à la fois dans le même village. ça danse et ça tangue. De la musique, il en a plein les oreilles.
Des klaxons aussi. Ce que certains considèrent comme «du vacarme». D'autres regrettent la tournure prise par la célébration de mariages en Kabylie. Jadis, c'étaient les femmes et les hommes qui assuraient l'animation. Aujourd'hui, place au D.J., dont le contenu n'est pas pour plaire aux défenseurs de l'amazighité. «C'est pire que le raï des bas-fonds», commente un étudiant impuissant devant cette «descente aux enfers». Durant tout l'été, ces événements égaient les villages et rend la vie moins monotone. «On se sent moins seuls» retient Rachid, notamment avec les tournois de football. «C'est une autre façon de passer des vacances», pense-t-on sans gêne. Des quatre coins de la région viennent des équipes pour animer un tournoi. Jusqu'à la finale, le stade communal ne désemplit pas. Ici pas besoin de services de sécurité.
Les jeunes s'organisent et assurent la sécurité. La tension autour des matchs monte au fur et à mesure des qualifications. Stop! L'arbitre a sifflé: le stade communal est en réparation. Plus de tournoi, plus de matchs. Retour à la case départ. La canicule guette toujours. Le soleil vient de passer au zénith. L'ombre change de direction.
Les jeunes aussi changent de place, pardon de mur. Loin de la mer, les vacances au village sont amères. En l'absence de moyens, on s'invente des vacances qu'on peut ou qu'on veut. Mais c'est au crépuscule, à l'ombre du peuplier, quand la brise vous caresse le visage, qu'on se sent le mieux nanti. Qu'il fait bon de vivre dans les montagnes loin de la moiteur de l'humidité des villes. L'air est frais et pur sous le clair de lune. Veinards!


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