Conscient des nouveaux défis auxquels il doit faire face, le Darak s'ouvre aux nouvelles techniques de lutte contre le crime organisé. Un signe qui ne trompe pas. Le corps de la gendarmerie est entré en pleine phase de préparation pour l'après-terrorisme. Le processus de modernisation et de rajeunissement de ce corps d'élite est lancé et appliqué au pas de charge à travers les groupements régionaux et compagnies territoriales. L'implication directe de la Gendarmerie nationale dans la lutte antiterroriste, depuis la moitié de l'année 1992, a eu lieu alors que les groupes armés avaient tenté d'imposer la guérilla urbaine à l'intérieur des principales agglomérations du pays. son intervention efficace a été mise en évidence durant les moments les plus chauds qu'a connus l'Algérie. L'opération de recherche des diplomates français enlevés à Alger et libérés près de Baraki. L'arrestation d'Ali Benhadj et Abassi Madani, et le lâche assassinat de six gendarmes à Ksar El Hirane, près de Laghouat, ont mis ce corps au-devant de la scène. Ensuite, le rétrécissement des attentats en milieu urbain et le retour progressif de la paix, ont amené les responsables du Darak à se consacrer davantage aux nouveaux fléaux qui se sont greffés dans la société algérienne. Sans se détacher complètement de la lutte antiterroriste, la Gendarmerie nationale traque les réseaux de trafic d'armes et de drogue. La connexion entre ces réseaux mafieux et les groupes terroristes ne fait plus l'ombre d'un doute, depuis des années. La cybercriminalité, la sécurité routière et les milieux de la prostitution ne sont pas des tâches de moindre envergure. Les dégâts matériels, humains et moraux qui en découlent chaque année sont énormes. Il n'est donc pas surprenant de constater que nombre d'«officiers gendarmes» ont suivi et continuent de suivre une formation spécifique en criminologie. Le commandement de la Gendarmerie nationale veut prendre les devants pour ne pas se laisser surprendre par les nouveaux cartels du crime en tous genres. Ces derniers font, eux aussi, appel à des moyens et méthodes de plus en plus sophistiqués. Le Darak el Watani est tout à fait conscient des nouveaux défis. Corps d'élite par excellence, la gendarmerie s'ouvre aux nouvelles technologies, mais ses responsables savent, pertinemment, que le meilleur investissement c'est l'homme. C'est pourquoi, la Gendarmerie nationale s'est engagée à opérer des sélections très poussées où intégrité et compétence sont des mots-clés. Prenant les devants, la Gendarmerie s'est attelée, ces dernières années, à mettre de l'ordre dans son organisation et à assainir ses rangs. Dans cette perspective, les responsables de la gendarmerie ont, entre 2000 et 2006, mis en retrait forcé certains éléments du corps, auteurs de dépassements, alors que 1600 ont été traduits devant la justice.