Il s'agit d'une affaire purement commerciale, et ni la FAF ni l'organisateur n'y peuvent quelque chose. Le match amical Algérie-Brésil, qui aura lieu le mercredi 22 août au stade de la Mosson de Montpellier, en France, ne sera pas retransmis en direct par la télévision nationale. C'est le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M.Hamid Haddadj, qui nous l'a confirmé indiquant que «la FAF ne peut s'immiscer dans une affaire de droits TV, n'étant pas elle-même organisatrice du match en question». Il ajoute: «Si l'ENTV veut avoir ce match en direct, il lui appartient de négocier avec celui qui a acquis ces droits.» Le «celui qui a acquis les droits» est la firme ISE ART, du groupe de télévision ART. Selon l'organisateur suisse du match Algérie-Brésil, ces droits avaient été cédés (vendus plutôt) à ISE ART bien avant la conclusion du match. En fait, ISE ART avait l'exclusivité des retransmissions des rencontres de l'équipe du Brésil. C'est une affaire purement commerciale, l'organisateur travaillant pour faire du bénéfice et non pour se montrer généreux. C'est comme pour l'histoire de la Coupe du monde 2006 quand ART avait eu l'exclusivité des retransmissions en direct pour le Maghreb, ce qui avait obligé nos responsables à acheter des cartes de ce groupe pour les revendre sur la marché à un prix abordable. Comme quoi même le prix des retransmissions en direct des matchs de football est soutenu chez nous. Si Algérie-Brésil doit passer sur le circuit national, il restera à l'ENTV de négocier avec le groupe saoudien, sinon la seule possibilité pour le téléspectateur algérien de voir ce match en direct sera de se brancher sur ART qui est une chaîne cryptée et qui nécessite, donc, l'achat d'une carte de décodage. Cela n'a rien d'extraordinaire. Très souvent, il arrive même que ART télévise, en direct, des matchs de notre championnat national que l'ENTV ne peut pas donner. Là aussi, il s'agit d'une affaire d'ordre commercial. «Lors de la signature du contrat, nous avons bien demandé à ce que le signal de retransmission soit donné à titre gratuit pour l'ENTV mais l'organisateur nous fait savoir que lui-même n'était plus propriétaire des droits TV et qu'il ne pouvait rien faire», nous a indiqué M.Haddadj. Maintenant, il est vrai que le dernier Algérie-Argentine, organisé par le même promoteur suisse, avait pu être diffusé en direct par la télévision algérienne. Lorsque le groupe Al Jazeera, qui avait acquis les droits de retransmission en direct de cette confrontation, a appris cela, il a fait valoir les dispositions contractuelles et demandé une compensation financière de l'ordre de 10.000 dollars que la FAF a dû payer. Celle-ci n'agira pas de manière pour le match du 22 août. Sur un autre plan mais toujours dans la question des droits TV, la FAF risque de se heurter, dans les prochains jours, à une montée au créneau de nos clubs de football qui exigent que le montant qui leur est alloué (de l'ordre de 400 millions de centimes pour chacun d'eux) soit triplé. Ce que ne pourra satisfaire la fédération dans la mesure où ces clubs sont payés en fonction d'un contrat qui ne s'achèvera qu'en juin 2008. Et ce document a été signé par la FAF qui a reçu procuration de la part des clubs de le faire à leur place. Il sont, donc, obligés de l'accepter jusqu'à son terme. «Si les clubs veulent négocier eux-mêmes pour le nouveau contrat, la FAF sera d'accord, nous a dit M.Haddadj. De toutes les manières il y a une partie de cet argent, de l'ordre de 20%, qui va aux instances dirigeantes du football. Nous sommes avec eux dans leur revendication de réévaluer ces droits. Reste à savoir comment ils présenteront la chose face aux autres parties.» Mais en cas de réussite dans leur démarche, les dirigeants de clubs pourraient diverger dans la manière de répartir cet argent, certains en voulant plus que les autres, pour avoir des clubs qui sont plus télévisés que les autres. Une autre affaire en vue.