Enfin libérée des vicissitudes de son histoire, l'Algérie se retourne sur les lieux, sur les voies, sur les traces de sa lente maturation. Les objectifs principaux des ces programmes de lieux historiques, sont de favoriser la connaissance et l'appréciation de l'histoire d'une nation et de contribuer à protéger les endroits qui y sont associés. Certains endroits qui ne contiennent pas nécessairement d'édifices, de structures ou d'objets historiques sont aussi déclarés lieux historiques, soit parce qu'ils ont été le lieu d'événements importants ou qu'ils sont associés à une tradition. Par exemple, plusieurs endroits ont été commémorés en raison des batailles historiques qui s'y sont déroulées. Tel est le cas du village d'Icharidhen de Larbaâ Nath Iratene, qui s'apprête à commémorer, à partir d'aujourd'hui jusqu'au 18 de ce mois, un évènement historique de grande importance qu'est la «Résistance populaire de 1857», comme en témoigne la découverte de fosses communes renfermant les ossements de 750 combattants. Pour marquer cet événement qui est placé sous le haut patronage du président de la République, le comité d'organisation du cent cinquantenaire de la résistance populaire de 1857, rend hommage à la résistance farouche des habitants de la région face à l'occupant français. Pour le mettre en valeur, une pléiade d'activités est au programme avec, au menu, des conférences, sorties sur sites historiques, pièces de théâtre et projections de films. L'ouverture sera marquée par plusieurs conférences suivies de débats organisés au centre familial de Sonelgaz d'Aït Aggouache. M.Aït Ahmed Ouali présentera «La prise d'Icheridène», Dahlal Mouloud «Les dimensions politique et spirituelle de la Tariqa Rahmania», le sociolinguiste, Louanci Mouloud, répliquera sur «La Résistance amazighe-continuité historiques», et celle de Kacimi Zineddine abordera «Le rôle des Ath-Kaci dans la résistance durant la colonisation française». En fin de journée, une pièce théâtrale est programmée à la cantine scolaire d'Aït Aggouache et, en soirée, une séance de cinéma sur la placette. Le deuxième jour, une sortie sur les sites historiques des villages de Bouhelouane (Irdjen), Ouaylal et Tighilt Hadj Ali (Larbâa Nath Irathen). Elle sera suivie de conférences au Centre culturel où Younès Adli animera une communication intitulée «Force et limites du commandement de la résistance de 1857», Nacer Belaïd abordera le «Rôle de cheikh Seddik Ouarab dans la résistance de 1857», Omar Kherdja interviendra sur «La vie et le combat de Lalla Fadhma N'soumer» et Si Youssef sur «L'avancée du corps expéditionnaire français vers le Djurdjura». L'inauguration de la stèle Imsseblen (les volontaires) est prévue pour le troisième et dernier jour à Icheridène avec le dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des chouhada. Cet hommage sera suivi d'une visite guidée au village d'Icheridène et d'une waâda. Diverses activités sportives et culturelles sont au menu, entre autres, une vente-dédicace avec différents auteurs. La clôture de cet événement est dédiée à l'écriture de l'histoire et à la sauvegarde de la mémoire. Ce devoir de mémoire n'est que la reconnaissance de la résistance massive de ces montagnards, d'autant plus grande qu'ils se fondent sur leurs propres ressources, leur propre solidarité, leur propre histoire et leur conviction pour être un peuple libre. Ce lieu exceptionnel même amoindri par les destructions qu'il a subies, porte en effet une part substantielle de l'identité nationale, de ses racines, et même de son essence. La Résistance populaire de 1857 a contribué, de manière significative, à faire de l'Algérie ce qu'elle est aujourd'hui: enfin libérée des vicissitudes de son histoire, se retourne sur les lieux, sur les voies, sur les traces de sa lente maturation, pour ouvrir de nouveaux horizons à tous ses enfants d'aujourd'hui et de demain.