Le lait payé à 25 DA le sachet n'est qu'une eau blanche sans produits de base. La pomme de terre est toujours à 70 DA le kilo et l'augmentation des salaires n'est plus à l'ordre du jour. Les vacances, c'est fini. Les plages n'attirent plus, l'été tire à sa fin et la rentrée s'annonce déjà. Dans les rues commerçantes du chef-lieu de la wilaya où l'agitation et l'ambiance reprennent crescendo leurs droits, les parents et leurs enfants sont déjà à pied d'oeuvre pour les préparatifs de la rentrée des classes. Sur ce plan, il faut bien souligner que la ville de Bouira accuse cette année un petit retard en ce qui concerne l'activité commerciale coïncidant, comme à l'accoutumée, avec la rentrée. Alors que, durant les années précédentes en pareille période, la cité grouillait de monde et pour de nombreuses familles, les emplettes sont déjà faites. Néanmoins, la canicule qui a sévi ces derniers jours et sans doute la cherté de la vie ainsi que les contraintes financières liées à la saison estivale ont contribué en grande partie à cette relative «léthargie» constatée à travers la ville. En dehors des quartiers où les magasins sont nombreux à étaler effets vestimentaires, fournitures scolaires et autres produits occasionnels, le rush se dirige également vers les services de l'état civil où des chaînes interminables sont quotidiennement constatées. Pour ceux qui ne sont pas encore partis, les émigrés qui sont nombreux à visiter le pays cet été, s'affairent ces jours-ci à apporter les derniers préparatifs à leurs bagages en attendant de faire le chemin inverse. Il n'y a pas de doute, même pour cette catégorie de citoyens considérée habituellement comme une caste aisée et usant de nombreux privilèges assurés par le pays d'accueil, les choses deviennent plus difficiles. Aussi, effet de la mondialisation oblige, à leur retour, nos ressortissants repartent avec énormément de bagages. Des effets vestimentaires et de couchage aux autres appareils électroménagers en passant par les petits cadeaux, tous les produits, notamment ceux de l'importation, polarisent l'attention de nos émigrés. En d'autres termes, c'est l'effet boomerang qui est en train de se produire ces dernières années et depuis l'entrée en vigueur de la monnaie européenne particulièrement. Les Algériens installés à l'étranger, notamment en France ou en Belgique, entrent au pays avec un minimum de bagages mais repartent chargés. Sur un autre plan, et au rythme où s'amenuise le pouvoir d'achat du citoyen, il serait judicieux d'évoquer aussi la frénésie qui s'empare à présent et en prévision de la rentrée sociale de pans entiers de notre société. Les citoyens n'ont pour objet de discussion que la hausse des prix des produits de large consommation. Il faut souligner en ce sens, que les citoyens qui, faut-il l'affirmer, s'attendaient à des déclarations fortement apaisantes de la part du chef du gouvernement, se disent profondément déçus car «on s'attendait à des mesures claires et encourageantes et on a eu droit à des explications chiffrées de la part de Belkhadem Au fond, rien ne changera. La hausse des prix ne sera pas écartée. Le lait qu'on paye à 25 DA le sachet n'est que de l'eau blanche sans produits de base. La pomme de terre est toujours à 70 DA le kilo et l'augmentation des salaires n'est plus à l'ordre du jour. Alors... ce n'est que de la poudre aux yeux» a tenu à résumer un père de familles enseignant au lycée.