C'est chaud. Ardent. L'été a donné un avant-goût. La prochaine rentrée sociale s'annonce torride. Elle sera ardue. L'augmentation des prix des produits de base, l'approche du mois de Ramadhan, la rentrée scolaire, la non-régularisation des salaires des travailleurs et le retard dans la révision de la nouvelle grille des salaires sont autant de soucis qui gâchent les vacances des Algériens. Les pieds dans l'eau et l'angoisse de la prochaine rentrée sociale en tête. Inquiétude, peur et calculs gagnent, déjà, les esprits des citoyens. Le cauchemar des augmentations d'abord. Polémique sur les produits de base. Une probable augmentation sur le prix du lait et du pain est annoncée. Les producteurs de lait sont passés à l'action. Ils ont déclenché un mouvement de grève, depuis mercredi dernier. Le lait est caillé. Une manière de mettre la pression sur l'Etat afin qu'il leur accorde une subvention pour commercialiser le sachet de lait à plus de 25DA. Cette histoire remonte à plus de six mois. Lors de la fameuse réunion des producteurs, ceux-ci ont revendiqué une augmentation sur ce produit. Dans le cas où la grève persisterait, une pénurie de ce produit de consommation de base n°1 des Algériens serait inévitable. Cette situation est intervenue après l'arrêt de production des laiteries, arrêt induit, pour l'essentiel, par la non-attribution des subventions étatiques promises lors de la dernière crise connue dans ce secteur. L'Etat s'était engagé à subventionner à hauteur de 15DA le litre de lait, avec, en sus, une révision mensuelle. Promesse qui n'a pas été tenue, selon les producteurs. Sur le marché, les autres produits laitiers, tels le fromage, le yaourt...ont connu une envolée des prix. Pour le blé, le ministre rassure. «Il n'y aura pas d'augmentation», affirme-t-il. Toutefois, le prix du blé tendre destiné à la production de la farine a connu une envolée sur le marché mondial. Cette augmentation pourrait se répercuter sur le marché national. Dans les fournils, un mouvement de grève est également annoncé. Ce n'est pas tout. Le calvaire des bourses moyennes continue. Les prix des légumes et autres produits alimentaires sont en hausse presque permanente. L'huile de table et le sucre ont connu déjà une augmentation. Dans le marché des légumes, la pomme de terre a volé la vedette à la banane. Elle est toujours «la star» sur les étals des commerçants. La baisse, annoncée par Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, tarde à se faire sentir en dépit de l'annonce de l'importation de 400.000 tonnes de pomme de terre. Cela sans évoquer la flambée des prix des autres légumes, jour après jour. Pour le malheur des Algériens, cette flambée des prix n'est pas pour arranger leurs bourses qui, face à cette saignée, se rétrécissent comme une peau de chagrin. Pour corser le tout, cette situation intervient à la veille de deux autres événements budgétivores: la rentrée scolaire et le Ramadhan. La rentrée scolaire est à nos portes. C'est un véritable spectre pour les parents d'élèves. Pour le simple citoyen, la scolarité de deux enfants, seulement, revient en moyenne à 6000DA, s'il vous plaît! Or, la rentrée scolaire coïncide avec un autre événement qui grève le budget: le Ramadhan. Dès lors, bonjour les dégâts. Les familles algériennes déboursent plus que la normale, en ce mois sacré. Cela pour au moins deux raisons. La flambée des prix, spécialement durant cette période et l'engouement des citoyens pour tout ce qui est consommable. Pour le premier point, c'est devenu classique, voire une tradition. Le Ramadhan arrive, les prix s'envolent. Le marché est caractérisé par une anarchie particulière. La montée spectaculaire des prix durant le mois sacré est due, notamment, à la spéculation et aux pratiques illégales des commerçants. Il y a lieu d'ajouter le désir des Algériens de se mettre autour d'une table bien garnie. Outre ceux qui ne travaillent pas, il y a au moins 22.000 salariés non payés, pour lesquels la situation induite est un véritable cauchemar. L'Etat ne cesse de rassurer qu'ils seront payés. Mais en attendant, rien n'arrive. Patienter et attendre. Alors, quel sort sera-t-il réservé aux 22.000 familles? Même les travailleurs ne sont pas sortis de l'auberge. L'augmentation des salaires est renvoyée, sans autre explication, aux calendes grecques. La révision de la grille des salaires est, quant à elle, reportée pour juillet 2008! L'information a été donnée par le chef du gouvernement, lui-même. Dans l'intervalle, la valse des prix se poursuit au grand dam du consommateur. A la lumière de ces données, les citoyens-électeurs sont assaillis de déceptions.