pas moins de 204 incendies de forêts ont affecté 23 wilayas du pays durant la nuit de jeudi à vendredi. Devenu par excellence le phénomène le plus préoccupant durant cette période estivale, les feux de forêts ont pris de l'ampleur depuis quelques jours. Les dégâts matériels et humains sont incommensurables. Mobilisés pour la maîtrise de ces centaines de foyers de feux, les 6000 agents de la protection civile n'ont pu éviter le pire malgré les efforts déployés. Ces feux attisés par un vent brûlant venant du Sahara(Sirocco), ont transformé les forêts notamment du Nord du pays en fournaises. Dans un communiqué rendu public jeudi, la Direction générale de la Protection civile a enregistré durant la nuit de jeudi à vendredi 204 incendies de forêts ayant affecté 23 wilayas du pays. Atteignant les domiciles, ces incendies, en sus des surfaces ravagées, ont causé la mort de six personnes à Tizi-Ouzou. Toutes ces personnes carbonisées ont été enregistrées à Beni Douala où trois foyers sont en cours, à se fier aux propos du chargé de la communication des services de la protection civile, M.Medjkane Mohand Amokrane. Cette Wilaya connue par la densité de son massif forestier est en pôle position quant à ce bilan macabre. Les 38 foyers d'incendies ont causé des dégâts dévastateurs à quelque 569 hectares de forêts, 311 ha de broussailles, 12 ha d'arbres fruitiers mais surtout à 2720 ha d'oliviers. Les habitants des 10 communes relevant de cette wilaya ont passé un week-end infernal. S'agissant des deux autres victimes enregistrées à Jijel, elles sont âgées entre 11 et 16 ans et sont issues d'une même famille. Dans cette ville de l'Est du pays, pas moins de 9 maisons ont été réduites en cendres. Alors qu'à Blida, les mêmes services ont enregistré 5 autres maisons partiellement affectées. A cet effet, 15 familles ont été évacuées. Les 140 autres incendies ont été entièrement maîtrisés. Notons que 800 hectares de forets, 600 ha de broussailles, 1400 ha d'espaces verts et 200 ha d'arbres fruitiers ont été ravagés dans les régions de Chréa et Bouterfa. A Annaba, une surface de 36 hectares d'eucalyptus et de pins maritimes ont été détruits par les feux durant la même période sus-citée. Ces dommages, rappelons-le, ont été enregistrés principalement dans les localités de Aïn Berda et Chetaïbia, selon un bilan de la protection civile qui fait état jusqu'à présent de six foyers d'incendies encore en activité. Autres 11 et 18 foyers ont été respectivement signalés à Guelma et El Taref. Plusieurs villes adossées à ces massifs forestiers, dont Alger, Blida et Béjaia, sont arrosées depuis plusieurs jours de pluies de cendres transportées par les vents. La wilaya de Chlef, elle aussi, n'échappe pas à la règle. D'ailleurs, une surface de 170 hectares constituée essentiellement de pins d'alep a été dévastée en l'espace de trois jours. Ces chiffres donnent froid au dos. Une calamité aux conséquences désastreuses. En l'espace de deux mois, des pertes économiques colossales ont été enregistrées. Les autorités concernées doivent déployer un effectif supplémentaire pour anéantir ces feux. Voyant ces surfaces d'arbres fruitiers ravagées, on se rend compte finalement que l'homme, principale cause des incendies, a sa part, d'une manière ou d'une autre, quant aux prix onéreux des fruits et légumes. Devant cette situation, la hausse des prix de certains produits de première nécessité, à l'instar de l'huile d'olive, devient inéluctable. Aux multiples et néfastes conséquences de ces feux s'ajoutent les affres subies par les personnes souffrant des maladies respiratoires, l'asthme à titre d'exemple. Insoutenable. Y aura-t-il une prise en charge pour les sinistrés? A cette question, le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, a été intransigeant. «Lorsque nous aurons la liste des sinistrés, nous interviendrons» a-t-il précisé hier à Alger. S'agissant de la journée d'hier, une relative accalmie a été constatée à la faveur d'une légère chute des températures. Cependant, les pompiers demeurent en alerte afin de combattre tout foyer d'incendie encore en activité et à surveiller tout nouveau départ de feu.