Le Président a mis en exergue «le dysfonctionnement du système monétaire et financier international» Bush, Chirac, Annan, Bouteflika, Abdallah II, Chavez et Castro, les leaders des puissances mondiales ont donné rendez-vous aux dirigeants des PVD à Monterrey au Mexique pour évoquer le financement du développement. Cette rencontre, qui a regroupé 60 chefs d'Etat et de gouvernement, 300 ministres et 260 ONG, a abouti à l'adoption d'une déclaration finale appelée «le Consensus de Monterrey» scellant les règles du nouveau partenariat entre les pays riches et les pays pauvres ou en développement. Le Consensus de Monterrey, qui a rappelé les objectifs de lutte contre la pauvreté dans le monde, établis par les Nations unies réduction de moitié de la pauvreté dans le monde d'ici à 2015, aide publique au développement représentant 0,7% du Produit national brut des pays riches — n'a pas fait l'unanimité, notamment au sein des ONG. L'absence d'un engagement chiffré supplémentaire et d'un calendrier contraignant les pays développés à respecter cet engagement de porter le niveau de leur aide à 0,7% de leur PNB, sont les quelques griefs retenus contre ce consensus. C'est dans ce contexte que le Président algérien est intervenu en exposant les idées- forces de la vision africaine du développement vis-à-vis de l'économie mondiale et qui suppose, de prime abord une volonté politique. Dans son intervention au Sommet de Monterrey, M.Bouteflika a plaidé pour «oeuvrer à bâtir une mondialisation politique pour ne pas avoir à la subir séparément». Une mondialisation politique d'autant plus urgente à réaliser que l'année 2001, dira Bouteflika, est «celle de la survenance d'une fracture profonde de l'ordre international. La tragédie du 11 septembre peut être génératrice du meilleur comme du pire pour la gestation de l'ordre mondial de demain». Sur le volet du développement économique, le Président algérien a appelé à un meilleur financement du développement afin de permettre «l'expansion de la prospérité et la réduction de la pauvreté». A cet effet, il s'agit en premier lieu de faciliter l'articulation nécessaire entre l'économie financière et l'économie réelle, défavoriser la mobilisation des ressources financières pour le développement à long terme sur une base «continue, sûre et prévisible en renforçant les institutions financières nationales, régionales et internationales» afin de préparer avec pragmatisme la transition d'une économie mondiale reposant sur le surendettement à une économie entretenue par l'exploitation optimale du vaste potentiel des flux d'investissements directs internationaux productifs. Le Président a mis en exergue «le dysfonctionnement du système monétaire et financier international», en citant la persistance du problème de l'endettement, mais aussi des phénomènes tels que les mouvements spéculatifs massifs de capitaux, le blanchiment d'argent provenant d'activités illicites ou le financement du isme. «Les réponses ad hoc et les mesures ponctuelles qui ne pouvaient naturellement prendre en charge que les aspects immédiats de la gestion de la crise ont toutes montré leurs limites comme l'attestent la succession des crises et leur récurrence», dira le Président qui précisera, concernant l'intégration sous-régionale et l'insertion active dans le processus de mondialisation «Le présent sommet sur le financement du développement revêt une importance toute particulière pour l'Afrique du fait qu'il se tient à un moment où le continent est engagé dans une entreprise de redressements de vastes chantiers à travers l'initiative de nouveaux partenariats pour le développement de l'Afrique». Toutefois quel que soit son degré de pertinence «les efforts africains pourront produire pleinement l'effet escompté, souligne Bouteflika, que s'ils bénéficient d'un environnement économique mondial favorable et d'un soutien consistant de la communauté internationale». En conclusion, le Président Bouteflika plaidera pour une rupture définitive avec les instincts, les calculs et les schémas de pensée qui ont trop fourvoyé l'humanité. «Le moment est venu d'oeuvrer ensemble pour bâtir la mondialisation politique pour ne pas avoir à la subir séparément».