La Compagnie nationale algérienne des hydrocarbures met out les compagnies espagnoles Gas natural et Repsol. La nouvelle a circulé comme une traînée de poudre. Mardi 4 septembre. Les effets collatéraux ne se sont pas faits attendre. La bourse madrilène accuse le coup. Les actions de Gas natural chutent de 1,55%. Elles cotent 38 euros sur un marché déjà en baisse de 0,49%. Repsol connaît la même mésaventure, il perd près de 1% de sa valeur. Il affiche 26,20 euros. Les médias espagnols sont aux abois. Ils ont mobilisé bon nombre de spécialistes. Les commentaires sont allés bon train. Analystes en relations internationales et dans le domaine de l'énergie ont tenté d'expliquer l'événement. Chacun à sa manière. Le «nationalisme énergétique» est mis en exergue. L'Algérie emboîte-t-elle le pas aux politiques énergétiques des pays d'Amérique latine? Le Venezuela et la Bolivie sont cités en exemple. Les thèses des spécialistes s'appuient sur la nouvelle loi sur les superprofits adoptée par le gouvernement algérien en 2006. Elle s'applique aux compagnies pétrolières étrangères qui opèrent en Algérie. Elle prévoit de fortes taxes sur les énormes bénéfices qu'elles en tirent. Acculé, poussé dans ces derniers retranchements, le consortium espagnol, composé de Repsol et Gas natural menace de porter l'affaire devant un tribunal international. Compagnie dont la renommée mondiale n'est plus à faire, Sonatrach, fleuron de l'industrie pétrolière algérienne a sans aucun doute ficelé un dossier sans faille dans cette nouvelle épreuve qui l'attend. Courtisée par les grandes compagnies internationales tel qu'EDF - GDF, Sonatrach n'a pu prendre une telle décision au pied levé. La compagnie nationale algérienne a officiellement annoncé, hier, la résiliation du contrat conclu en 2004 avec les sociétés espagnoles Repsol et Gas natural. Il s'agit du contrat concernant le projet intégré de développement du gisement de Gassi-Touil. Sonatrach explique cette décision par la non-application des clauses de ce contrat. L'inexécution des obligations contractuelles par les deux sociétés espagnoles a occasionné des retards et des surplus de coûts considérables. «En dépit des nombreuses mises en garde de Sonatrach», a précisé un communiqué de la compagnie nationale, Repsol et Gas natural ont démontré leur incapacité à redresser la situation. Le projet, selon les dernières estimations de Repsol et Gas natural, ne pouvait être achevé avant la fin de l'année 2012. Selon les termes du contrat, son achèvement était prévu en 2009. Sonatrach qui estime, selon le communiqué, avoir subi des dommages importants compte faire valoir ses droits. Elle a entamé une procédure d'arbitrage à l'encontre de Gas natural et Repsol. Elle revendique «la réparation du dommage substantiel qu'elle a subi en raison de l'inexécution par Repsol et Gas natural de leurs obligations contractuelles», précise le communiqué. D'un autre côté, Sonatrach s'est dit non informée d'une procédure d'arbitrage international de la part des deux sociétés espagnoles. Sonatrach «regrette la tonalité politique» du communiqué de presse émanant de Repsol et Gas natural qui attribuent la décision de résiliation du contrat à l'Etat algérien. Le litige «résulte d'un fiasco industriel majeur», il est «purement commercial» et se circonscrit à Gassi-Touil précise Sonatrach. Les projets futurs ou en cours n'en seront nullement affectés, a assuré Sonatrach. Ses partenaires espagnols en seront-ils autant convaincus?