Il s'agit du deuxième témoignage de rapprochement entre Espagnols et Russes dans le domaine de l'énergie en moins d'un mois. En toile de fond figure aussi l'intention de Gas Natural et Repsol de contrecarrer la baisse de la valeur de leurs actions sur le marché boursier suite à la résiliation des contrats de Gassi Touil. Le groupe espagnol Gas Natural et le géant russe Gazprom ont signé hier un accord de collaboration commerciale dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL). Il s'agit du deuxième témoignage de rapprochement entre Espagnols et Russes dans le domaine de l'énergie en moins d'un mois. Le 8 juillet, le pétrolier hispano-argentin Repsol-YPF annonçait, rappelons-le, qu'il était en négociation avancée avec le russe Rosneft pour prendre une part dans le projet pétrolier et gazier Sakhaline 3. Ce qui témoigne, selon les observateurs, d'un rapprochement entre l'Espagne et la Russie dans le domaine de l'énergie. Les Espagnols cherchent-ils réellement à s'affranchir du gaz algérien ? A en croire des déclarations rapportées hier par les médias ibériques, le groupe espagnol cherche à dépendre moins de l'Algérie, classée premier fournisseur de gaz de l'Espagne. Des chiffres diffusés récemment par le ministère espagnol de l'Industrie font ressortir que le gaz algérien représentait 34,6% du gaz importé par l'Espagne entre janvier 2007 et janvier 2008. L'alliance russo-espagnole intervient au moment où la coopération énergétique entre l'Algérie et l'Espagne est assombrie par de nombreux litiges. Le différend gazier entre Sonatrach et les deux groupes espagnols, Gas Natural et Repsol, fait toujours l'objet d'une procédure d'arbitrage international. La compagnie pétrolière nationale Sonatrach avait annoncé avoir demandé réparation à Repsol et Gas Natural suite à la résiliation du contrat pour le développement du gisement de Gassi Touil. Les compagnies mises en cause avaient accusé, elles aussi, dans des communiqués séparés, le gouvernement algérien de vouloir contrôler entièrement le gisement en les évinçant et ont annoncé leur intention de s'en remettre à un arbitrage international. En toile de fond figure aussi l'intention des deux groupes espagnols de contrecarrer la baisse de la valeur de leurs actions sur le marché boursier, suite à la décision de Sonatrach de résilier les contrats de Gassi Touil. D'après Gas Natural, la signature dudit accord avec Gazprom « montre l'intérêt des deux compagnies de développer une étroite collaboration stratégique au cours des deux prochaines années ». D'après les médias espagnols, la signature de l'accord avec Gazprom s'inscrit dans le cadre d'un plan stratégique sur la période 2008-2012, tracé par Gas Natural. L'objectif fondamental de cette politique étant de « transformer Gas Natural en un opérateur international de gaz naturel et de GNL verticalement intégré ». Cela devra compenser éventuellement aussi les pertes qui découleraient de la résiliation du contrat avec Sonatrach, en attendant les suites de la procédure d'arbitrage international. Gas Natural « travaille avec Gazprom pour analyser de possibles collaborations dans d'autres activités comme des opérations par gazoduc », a indiqué également le premier groupe gazier espagnol dans un communiqué rendu public hier. Pour Gas Natural, cet accord vise à conforter sa position « dans un environnement compétitif et volatil ». Actuellement, Gas Natural, à travers la société conjointe Stream Repsol-Gas Natural LNG, est le troisième groupe à l'échelle mondiale dans le transport du GNL et le premier en opération dans le bassin Atlantique. Le groupe gère l'une des plus grandes flottes de méthaniers du monde, composée de 11 navires. Cette flotte sera renforcée, en 2009, par un autre méthanier, selon le gazier espagnol.