Le terrorisme continue de viser l'Algérie et les Algériens, surtout les services de sécurité qui contrecarrent ses plans barbares. En l'espace de 48 heures seulement, l'Algérie est frappée par deux attentats meurtriers. Le premier visait le président de la République en visite d'inspection dans la wilaya de Batna, et le second a ciblé une caserne des gardes-côtes dans le port de Dellys. Ça n'en finit pas, et le cauchemar est des plus horribles. Lorsque on visionne les images de ces attentats sanglants, on remarque immédiatement le caractère sauvage, barbare et inique de ces actes criminels. On ne peut s'empêcher de se poser la question suivante,: mais pourquoi donc l'Algérie est-elle dans le collimateur de ces hordes sauvages? Un faisceau de faits est venu étayer ces derniers jours la menace qui pèse sur l'Algérie, et sur de nombreux coins du monde: Allemagne, Suède, Espagne, comme une épée de Damoclès qui risque à tout moment de s'abattre sur la tête de citoyens paisibles et innocents. Mais, de quel Islam parlent donc ces criminels? L'Islam n'est-il pas une religion du pardon, de la réconciliation, de la fraternité entre les hommes? L'Islam n'est-il pas un message divin qui apporte la paix entre les hommes? Dans le mot Islam, ne trouve-t-on pas le mot salam (paix); concorde? La dernière cassette authentifiée par la CIA, d'Oussama Ben Laden, qui signe son retour après près de quatre ans d'absence, est venue jeter de l'huile sur le feu. Certes, le chef d'Al Qaîda n'a pas proféré de menaces directes, mais tous les observateurs estiment qu'à quelques jours de l'anniversaire des attentats du 11 septembre contre les tours jumelles du World Trade Center, cette nouvelle apparition d'Oussama Ben Laden n'est pas fortuite. Elle apporte avec elle son lot de terreur et de victimes. En Irak, en Afghanistan, au Liban, là où bien sûr vivent des musulmans, cela en contradiction avec les objectifs et principes de Ben Laden et de ses affidés, qui prétendent défendre l'Islam. Or, on voit bien que ce sont des barbares assoiffés de sang et qui promettent le paradis à des kamikazes qu'ils envoient en enfer. Or, le véritable Islam ne cherche à tuer personne, en n'importe quelle partie du monde, quelle que soit la religion pratiquée. Quelque 400 kilomètres séparent Dellys et Batna, et les terroristes du Gspc veulent prouver qu'ils peuvent frapper en plusieurs points et localités à la fois. La politique de réconciliation nationale initiée et mise en oeuvre par le président Bouteflika est ainsi foulée aux pieds par des parties qui ne croient pas dans la paix sociale, ni dans la réconciliation entre Algériens. Si l'Algérie a longtemps défendu l'idée selon laquelle le terrorisme était un phénomène international, l'acharnement des hordes du Gspc, ou d'Al Qaîda pour le Maghreb, est un indice qui ne trompe pas de la volonté de faire plier un pays et un peuple qui a déjà beaucoup souffert dans sa chair. Peut-on relier les attentats de Batna et de Dellys à l'arrestation en Allemagne de trois personnes portant plus de 700 kilos d'explosif, des détonateurs militaires, et des plans ciblant la base aérienne américaine de Ramstein, ainsi que les discothèques fréquentées par les soldats américains. On nous dit que le leader de ce groupe était surveillé par la police allemande depuis qu'il avait cartographié cette zone fin décembre 2006, amenant la police à infiltrer son groupe. Sept autres suspects auraient franchi la frontière française, au moment où la Coupe du monde de rugby a commencé dans l'Hexagone. Peut-on relier les attentats de Batna et de Dellys à l'arrestation au Danemark d'un groupe de huit personnes suspectées d'être liées à Al Qaîda? En fait, si le terrorisme est un fléau mondial, il ne fait aucun doute que l'Algérie est en première ligne, malgré toutes les mesures qui ont été prises pour en venir à bout, sur les plans politiques, par la mise en oeuvre de la réconciliation nationale et sur le plan militaire par des assauts donnés par les forces militaires au centre et à l'est du pays. L'Algérien qui a mis en oeuvre la politique de la rahma, ne comprend pas et cet acharnement et cette odeur de poudre et de sang qui ne cesse de se répandre dans l'atmosphère. On a vu à Batna des milliers de citoyens descendre dans la rue pour dénoncer le terrorisme tout en soutenant la réconciliation nationale, et des décisions ont été prises par de nombreuses ONG pour organiser des marches similaires dans les différentes wilayas du pays.