«La réconciliation n'est pas une faiblesse mais une sagesse», a affirmé Saïd Abadou. Deux attentats meurtriers ont frappé l'Algérie en l'espace de 48 heures, dont l'un a visé le président de la République. Les commanditaires de cet acte odieux ont voulu noyer l'Algérie dans une seconde tragédie nationale. La réponse des Algériens a été immédiate. A travers les quatre coins du pays, des rassemblements ont été organisés pour condamner ces deux actes mais aussi dire non au terrorisme. A Alger, la salle Harcha s'est avérée très exiguë pour contenir la foule venant de toutes parts pour dénoncer à l'unisson cette violence. «Réconciliation nationale pour mettre fin aux ennemis de l'Algérie» et «les jeunes Algériens veulent une Algérie stable comme l'ont espérée leurs aïeux» sont les slogans, entre autres, sous lesquels à été placée la rencontre d'hier. Le staff gouvernemental composé du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, du président de l'APN, Abdelaziz Ziari, du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, des ministres du Commerce, El Hachemi Djaâboub, et de la Solidarité, Djamel Ould Abbès, de la présidente du PT, Louisa Hanoune... ainsi que le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, ne pouvaient rester insensibles face à cet appel de la nation. «C'est une fête contre le terrorisme. Nous sommes plus forts que ces gens voulant casser le pays à tout prix», a déclaré Sidi Saïd. Salué par la foule, le premier responsable de l'Ugta a déclaré que «le terrorisme n'a pas sa place dans un pays de chouhada. Il faut bannir ce vocable de notre vocabulaire.» «C'est ce terrorisme qui a causé le recul économique et social», a-t-il ajouté. En adepte de la réconciliation, l'orateur rejoint l'idée du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni. «Ces assassins doivent disparaître quels que soient les moyens», a-t-il dit. Avant d'ajouter: «Nous combattrons ceux qui veulent mettre à genoux notre pays.» Le Parti des travailleurs, dans un communiqué rendu public hier après une réunion vendredi de son secrétariat politique en session extraordinaire, n'a pas été par trente six chemins pour exprimer son indignation suite aux attentats perpétrés à Batna et à Dellys. «Mais qui veut démanteler l'Etat algérien? Pourquoi veut-on faire sombrer notre pays dans le chaos et qui y a intérêt?» s'interroge le PT. Cette formation politique, qui a appelé les Algériens le 29 septembre 2005 à approuver la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, estime que «c'est aux Algériens, à eux seuls de définir les instruments politiques à même de restaurer la paix durable dans leur pays.» Intervenant, le président de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, a laissé entendre que ce terrorisme n'est pas nouveau à notre population, qui a défié le colonialisme 132 ans durant. Les commanditaires de ces actes d'une violence extrême ne veulent pas que notre pays soit stable et développé. Comme ses prédécesseurs, M.Abadou a rendu hommage à l'initiateur de la réconciliation nationale, à savoir le chef de l'Etat. «La réconciliation n'est pas une faiblesse mais une sagesse» poursuit M.Abadou. «Moi qui a été victime du terrorisme durant la tragédie nationale, je suis venue aujourd'hui pour apporter mon soutien au président de la République et à ses différents projets», affirme une quinquagénaire originaire de Bentalha.