Chacune des deux équipes a eu sa mi-temps. C'est un bon point que la JS Kabylie est allée ramener de Annaba. On dira que l'équipe de Kabylie, qui menait par 2 buts à 0 et qui s'est fait remonter au score, n'a pas à en tirer grande satisfaction mais c'est ne pas connaître les conditions dans lesquelles s'est déroulé ce match. Avant d'en parler, il convient de dire que l'équipe annabie n'est, certes, pas une superformation mais on ne risque pas de trop se tromper en affirmant qu'il n'y aura pas beaucoup d'équipes qui viendront prendre des points sur ce terrain du 19-Mai 1956. Aussi le match nul que la JSK est allée obtenir à Annaba est à considérer comme un résultat positif. D'autant que les Canaris ont eu à faire face à une formation qui en voulait après sa déconvenue de jeudi dernier à Bologhine face à l'USM Alger. Tomber le club le plus titré Algérie aurait certainement, atténué la déception des milliers de supporters des Rouge et Blanc. Des supporters qui se sont déplacés en masse mais qui n'ont pas rempli toutes les travées de cet immense stade alors que l'entrée était gratuite. Mais ces gens-là étaient assez nombreux pour faire subir une énorme pression à l'adversaire qui aura donc, en plus, fait face à une hostilité de tous les instants. Et puis, il y a eu cette exclusion pour cumul de cartons de Oussalah à la 48', c'est-à-dire trois minutes après que le jeu eut repris en seconde mi-temps. A onze contre onze, la JSK maîtrisait bien le jeu et son sujet en dépit des quelques frayeurs qu'elle avait eu à subir de temps à autre. Avec un élément en moins, elle a dû reculer d'un cran et laisser l'initiative du jeu, au milieu du terrain, à son adversaire. Alors qu'elle avait mené pas mal d'actions offensives avant le repos, l'équipe de la Kabylie se contenta, après l'exclusion d'Oussalah, d'attendre son adversaire dans son propre périmètre. Et ce, en dépit du fait que, dans les remplacements effectués par Saïb on a enregistré comme rentrants deux attaquants, à savoir Hamouda et Saïbi. Ce qui signifie que dans l'esprit du coach des Canaris, il n'était pas du tout question de sacrifier le réseau offensif au profit d'une stratégie défensive à outrance. Mais on ne peut contrôler les joueurs, et au fil des minutes leur recul ne fit que s'accentuer devant une équipe annabie qui avait retrouvé de l'entrain depuis la sortie d'Oussalah. C'est qu'en première mi-temps, l'USMAn a considérablement été ébranlée par une JSK qui étouffa ses velléités au prix d'une tactique qui consista à ne laisser que de rares espaces à ses joueurs. Après avoir fait subir une forte pression à leurs vis-à-vis, les Annabis baissèrent pied au point d'encaisser coup sur coup deux buts aux 36' et 39', le premier sur un centre de Dehouche qu'Amaouche reprit à point nommé aux six mètres de Mezaïr et le second sur un penalty transformé par Hemani et obtenu sur une faute de main de Zidane sur un centre d'Oussalah. A onze contre dix, en seconde période, les Annabis devinrent plus hardis et finirent par obtenir gain de cause sur un penalty tout d'abord accordé suite à une faute de main de Khedis sur un centre d'El Hadi Adel (65') et sur une tête de Messaoud qui exploita un centre de Soltani (86'). Dans le fond, le match nul est logique, chaque équipe ayant eu sa mi-temps, mais on aurait voulu voir si la JSK, avec onze éléments, était capable d'aller jusqu'au bout. Il faut signaler qu'alors qu'il ne restait qu'une minute à jouer, un des juges-ssistants a été blessé à la jambe par un projectile provenant des tribunes. L'arbitre a préféré le faire soigner avant de faire jouer ce qui restait comme temps. Les Annabis avaient eu chaud car la perte du match par pénalité aurait pu être envisagée.