Cette sortie de la part de l'ancien rival de Droukdel, intervient cinq mois après que Hassan Hattab eut condamné les attentats du Palais du gouvernement et de Bab Ezzouar. Faut-il prendre au sérieux la menace brandie par Hassan Hattab? L'ancien n°1 du Gsps aurait, selon certaines sources, exprimé sa volonté de reprendre l'action armée. Cette sortie assez inattendue de la part de l'ancien rival de Droukdel, interprétée par certains comme étant une tentative «d'exaction», intervient cinq mois après avoir condamné les attentats du Palais du gouvernement et de Bab Ezzouar. On s'en souvient: l'ensemble de la presse avait publié le communiqué dans lequel Hattab dénonçait fermement les tueries. Que s'est-il donc passé depuis le 11 avril, au lendemain des horribles carnages de Batna et Dellys, qui puisse justifier cet éternel revirement? Mis déjà en minorité après avoir révélé ses intentions de reddition, Hattab avait pris la décision unilatérale de cesser toute activité armée en compagnie de quelques dizaines de ses fidèles. Selon des sources fiables, les tractations n'ont jamais été interrompues entre lui et les autorités. Bien au contraire, on laissait penser que le retrait de Hattab et de Benmokhtar devait considérablement contribuer à coincer Droukdel. Ce dernier a-t-il réussi malgré les offensives des forces de sécurité à rencontrer Hattab et à le convaincre à reprendre les armes? Probable, ont souligné des sources au fait de la situation sécuritaire. Mais quand et comment? De toute évidence, aucun des deux individus n'acceptera d'être le subalterne de l'autre. Alors, un deal a-t-il été trouvé afin que chacun des deux émirs garde son autonomie? Pour le moment, il est difficile de croire que pour des raisons personnelles, Hattab aurait décidé de mettre fin à sa trêve. Nos sources affirment qu'il existe d'autres raisons. Entre Droukdel et Hattab, la confiance ne règne pas. C'est plutôt une grande méfiance, notamment depuis la mort de Sahraoui Nabil, abattu par les services de sécurité à Béjaïa, même si des sources proches de Hattab n'avaient pas hésité à évoquer l'éventualité d'une tractation. Les deux individus sont, certes, issus de la même région, mais cela n'a absolument aucune valeur au regard des autres paramètres. Hattab s'est-il senti lâché pour qu'il menace de reprendre les armes? Pourquoi en ce moment? Ou fait-il monter les enchères pour faire accepter ses conditions? Sentant le vent tourner après les attentats de Batna et Dellys, Hattab aurait estimé, selon des sources sécuritaires, que le moment était propice pour tenter d'officialiser sa reddition. Une reddition qui ne semble pas réjouir certains cercles. Ces derniers oeuvrent à faire sortir Mokhtar Benmokhtar de sa retraite. Leur stratégie, c'est de pousser la situation au pourrissement. Il n'est donc pas exclu que dans cette perspective, l'Algérie sera davantage soumise à une énorme pression. Dans quels buts? L'évolution de la situation sécuritaire en Algérie et au nord du Mali, ainsi qu'au niveau de quelques régions du Niger, prouvent que l'Algérie se trouve bel et bien au centre d'un énorme enjeu.