Le fondateur et ex-émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Hassan Hattab, 40 ans, aurait été arrêté par les forces de l'ordre dans le quartier de Hussein Dey, à Alger. Hattab était entré en dissidence des GIA avant de fonder le GSPC. Mais avec l'entrée en vigueur de la charte nationale pour la paix et la réconciliation, Hattab a abandonné ses activités terroristes sans réellement adhérer au projet de réconciliation. Selon le quotidien Al Hayat qui a rapporté l'information, les motifs de son arrestation le 22 septembre, qui n'a été confirmée que le 27 septembre, demeurent inconnus. Al Hayat souligne cependant que Hattab a été arrêté lors d'un dîner de Ramadhan organisé avec plusieurs anciens membres de groupes terroristes qui ont bénéficié des lois sur la repentance. Son arrestation serait liée à l'enquête sur d'anciens maquisards qui seraient impliqués dans le soutien logistique ou le recrutement pour le compte d'Al Qaïda Maghreb, la nouvelle appellation du GSPC depuis son allégeance à Al Qaïda en septembre 2006. Mais selon une autre version rapportée le même jour par le quotidien Ech Chourouk sur son site internet, l'ancien terroriste n'aurait pas été arrêté. D'après ce journal, il se serait plutôt rendu aux autorités le 22 septembre dernier. « Hassan Hattab, connu sous le nom de Abou Hamza, fondateur du GSPC en 1998, s'est rendu aux forces de sécurité pour bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale », a annoncé le quotidien citant des « sources concordantes ». Le quotidien Ech Chourouk croit savoir, en outre, que Hassan Hattab lancera « dans les prochains jours un appel à la reddition de ses partisans et des autres groupes armés islamistes qui tiennent encore le maquis ». A signaler qu'avant de prendre la décision de déposer définitivement les armes, Hassan Hattab avait, rappelle-t-on, menacé le 14 septembre dernier de reprendre les armes et de reconstituer un maquis. L'annonce avait alors intrigué plus d'un dans la mesure où l'ex-émir Hassan Hattab avait dénoncé à maintes reprises les nouvelles méthodes du GSPC (il a notamment accusé le nouveau chef de ce groupe terroriste, Abdelmalek Droukdel, de transformer l'Algérie en un second Irak) et s'était même employé à convaincre des terroristes encore en activité de déposer les armes. D'ailleurs, il n'hésitera pas à condamner les attentats du Palais du gouvernement et de Bab Ezzouar. La décision du fondateur du GSPC qui avait, indique-t-on, cessé en 2005 toute activité terroriste depuis près de deux ans et s'était mis en stand-by en compagnie de quelques dizaines de ses hommes dans l'attente de négocier avec les autorités les termes de sa reddition, aurait été motivée par un prétendu « non-respect par les pouvoirs publics des dispositions de la charte ». Avant de songer à regagner le maquis, les tractations n'ont jamais été interrompues entre lui et les autorités. Tout en veillant à sa sécurité, celles-ci avaient également mis à sa disposition un logement et un véhicule. Mais Hassan Hattab n'ira finalement pas au bout de sa menace. Hattab a-t-il voulu faire dans la surenchère ? Possible. En tout cas, le développement des événements plaide pour cette hypothèse. Si le choix de l'ancien émir de se rendre aux autorités se confirme, il n'est pas à exclure que celui-ci provoque un effet d'entraînement au sein du GSPC (Al Qaïda Maghreb). Des témoignages de terroristes repentis ont à maintes reprises présenté les maquis du GSPC en pleine déconfiture et surtout gérés par la terreur. Il s'agirait là du seul argument trouvé par Droukdel pour éviter que ses éléments ne soient tentés par l'idée de déposer les armes. Malgré cela, ils sont plus de 300 terroristes à s'être rendus depuis l'entrée en vigueur en 2006 des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, texte de loi qui leur accorde le pardon et les « blanchit ».