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«On ne peut pas satisfaire tout le monde»
TAHAR HADJAR, RECTEUR DE L'UNIVERSITE D'ALGER À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 15 - 09 - 2007

«Au niveau de notre université, nous avons bien étudié tous les recours.»
A la veille de la rentrée universitaire, le recteur de l'université d'Alger affirme que 3000 nouveaux bacheliers sont inscrits en système LMD, dans les 26 spécialités que compte l'université.
L'Expression: Vu le mécontentement d'un bon nombre de nouveaux bacheliers quant à leur orientation, et vu aussi le grand nombre d'étudiants inscrits dans votre établissement, l'université d'Alger est-elle prête à accueillir la rentrée universitaire 2007/2008?
Tahar Hadjar: La rentrée de cette année s'annonce comme toutes les précédentes. L'université d'Alger a toujours fait le maximum pour assurer tous les moyens pédagogiques nécessaires à ses étudiants. Pour cette année, nous avons recensé 23.000 inscrits en première année. Ce chiffre est appelé à la hausse, lors de la période des transferts qui commencera à partir de ce samedi jusqu'à la fin du mois. Car nous allons sûrement recevoir d'autres étudiants qui sont déjà inscrits dans d'autres wilayas. Pour faire face à ce flux, nous avons pris toutes nos dispositions. A titre d'exemple, si la situation l'exige, nous allons prolonger les horaires des cours jusqu'à 20 heures. Coté encadrement, nous avons publié un avis de recrutement de plus de 140 enseignants.
Le ministre, M.Harraoubia, a mis l'accent, lors de sa dernière réunion avec les recteurs et chefs d'établissement, sur la nécessité de coordonner les oeuvres universitaires pour établir un programme qui arrangera l'étudiant. Concernant le nombre de places pédagogiques, le nombre d'étudiants sortants est presque équivalant à celui des nouveaux inscrits. 20.000 étudiants sont sortis avec leurs diplômes lors de la dernière année universitaire. Donc, je ne pense pas que cela posera problème. Je réaffirme que tout est fin prêt à l'université d'Alger pour cette rentrée.
Mais il y a toujours le «casse- tête» des recours et des transferts. Les nouveaux bacheliers sont loin d'être contents de leur orientation. Quel est leur sort?
Il y a toujours des mécontents. Au niveau de notre université, nous avons bien étudié tous les recours. Ajoutons à cela, l'ouverture, samedi, de la période des transferts. Donc, tous les cas seront pris en considération. Une chose est sûre, on ne peut jamais satisfaire tout le monde. On ne peut pas aussi laisser le libre choix aux étudiants. Une faculté d'une capacité de 500 places pédagogiques ne pourra jamais contenir 1000 étudiants. On ne peut inscrire tout le monde en médecine où en interprétariat. Une régulation s'impose. Il faut, aussi, créer un équilibre entre les spécialités et les départements. En outre, je rappelle que la procédure de l'orientation se fait sur la base de trois paramètres, à savoir le choix de l'étudiant, la moyenne obtenue et celle exigée pour y accéder, et enfin la capacité d'accueil des instituts. L'autre paramètre qu'il ne faut pas négliger est la demande ou bien le besoin socioéconomique de l'Algérie. La formation obéit également à la demande du marché de l'emploi et aux besoins socioéconomiques de l'Algérie. On ne forme pas que des médecins ou des traducteurs.
L'Algérie de 2010 et de 2020 aura besoin également de sociologues, psychologues, d'enseignants, de spécialistes en agronomie, etc.
Le système LMD, (Licence, Master, Doctorat) fait l'objet de controverses. Mais, l'université d'Alger est, semble-t-il, déterminée à l'appliquer largement cette année. Pensez-vous qu'avec ce système l'université répondra aux besoins socioéconomiques de l'Algérie?
Je pense qu'il faut appliquer ce système pour revenir à la normale. Un bon nombre de pays l'ont appliqué et il ont réussi leur passage au LMD. Il faut voir au Canada, en France, aux USA et même dans les pays arabes où ce système a donné des résultats plus que satisfaisants. Maintenant, pour l'application, chaque pays l'enseigne selon ses critères. A chacun son monde d'application. Je pense même que nos étudiants sont conscients de cette vérité. Pour cette année, nous avons enregistré 3000 demandes d'inscription en LMD. Ce qui donne que 3000 étudiants suivront des études en première année LMD. L'université d'Alger a ouvert cette année six domaines en LMD regroupant 28 spécialités.
Y a-t-il un programme spécial pour la formation des formateurs à l'université d'Alger?
Nos enseignants sont formés en Algérie et ailleurs. L'année dernière, il y avait 700 soutenances en magistère à l'université d'Alger. Il y aussi, la formation qui s'inscrit dans le cadre de la coopération avec les écoles doctorales étrangères. A titre d'exemple, 500 étudiants en magistère ont été formés ici à Alger dans le cadre de l'école doctorale de France. Egalement, il y a des enseignants qui sont en phase de finalisation de leurs doctorats. Environ 500 parmi ceux-ci suivent un programme exceptionnel. Ils ont bénéficié, entre autres, de cycles de formation de 12 à 18 mois. Il y a aussi la formation.On en a environ une centaine de boursiers au niveau de notre université. J'insiste encore qu'on forme, dans ce stade de niveau, pour trois raisons: le besoin actuel, le renouvellement de l'encadrement dans le souci d'assurer la relève et les prévisions de l'avenir.


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