Ibrahim AG Bahanga, le chef de la rébellion touarègue au Mali se rebiffe. Et c'est tout le nord malien, jusqu'aux frontières algériennes, qui est en état d'alerte d'attaque rebelle menée contre la localité de Tinzaouatine. Cette attaque a-t-elle sonné le glas des accords d'Alger. Difficile de répondre, mais la tension monte dangereusement dans toute la région. Sorti du néant, comme par miracle, le chef rebelle Bahanga constitue désormais un élément important dans l'échiquier national malien, et même régional. Les liens avec le Gspc sont confirmés, ont confié des sources sécuritaires. Elles soulignent qu'il a joué un rôle très important dans l'affaire de l'enlèvement des touristes allemands en 2003. Ag Bahanga avait contacté Abderrazak El Para à cette époque, avant que ce dernier ne tombe dans une embuscade au Tchad. Selon nos sources, il aurait pris langue à plusieurs reprises avec Mokhtar Ben Mokhtar. Ce dernier est installé au Mali et bénéficie d'une forte solidarité de la tribu avec laquelle il entretient des liens. C'est dire tout l'enchevêtrement des relations entre le mouvement rebelle et les dirigeants du Gspc. Ce n'est certainement pas par hasard que les Etats-Unis ont décidé d'apporter une aide militaire au gouvernement de Bamako. Entre le soulèvement des tribus touarègues et le redéploiement du Gspc en Algérie, il y a obligatoirement un fil conducteur. Pour les enquêteurs rien ne doit être laissé au hasard. Le retard de Ben Mokhtar n'est peut-être que de façade. Laouar, comme il est surnommé, est accusé par certains d'avoir détourné une partie de la rançon payé par les allemands. Selon les informations en possession de nos sources, Ben Mokhtar aurait même payé des chefs touareg en contrepartie de sa sécurité. Une chose est sûre, les américains font exercer un impressionnant pressing sur l'ensemble de la région afin de convaincre tout le monde de l'opportunité de l'installation de cette structure antiterroriste en terre africaine. Dans la région du Sahel, le nombre d'armes d'assaut en circulation est effarant. Une partie de ces armes est destinée au Gspc annuellement grâce aux complicités différentes. C'est dire que lorsque ça chauffe au nord du Mali, les Algériens sont les premiers à être sur le qui-vive. Mafia des cigarettes, narco-trafiquants, trafiquants d'armes et groupes armés des deux côtés des frontières constituent un mélange explosif qu'il est difficile de surveiller. Pendant ce temps, les Américains observent et adoptent le wait and see.