Une baisse d'environ 30% a concerné particulièrement les légumes de base. Les prix des fruits et légumes ont connu un changement radical sur les marchés de gros. Selon le président de l'Association des marchés de gros de fruits et légumes, M.Medjbar, une baisse considérable, d'environ 30%, a été relevée hier au niveau de ces marchés. A titre d'exemple, il cite la courgette qui est passée de 50DA le kilo à 35DA. La laitue est cédée à 30DA le kilo alors que la tomate et les carottes passent à 25DA le kilo. Le prix de la pomme de terre importée varie entre 35DA le kilo pour celle du Canada et 45DA pour celle de la Turquie. Des prix pareils devraient, normalement, soulager les consommateurs qui ont du mal à remplir leur couffin, particulièrement durant ce mois de Ramadhan. Mais la réalité est tout autre. Les prix au détail, exorbitants, ne bougent pas. «Certains marchands profitent de cette occasion pour se remplir les poches», souligne M.Medjbar avant d'ajouter: «Les prix sont certes libres, mais il ne faut pas exagérer.» Notre interlocuteur précise également que des personnes non habituées à fréquenter les marchés de gros, deviennent des clients juste durant cette période de Ramadhan. En fait, ils sont des milliers de «commerçants occasionnels» qui ont pris l'habitude de s'adonner à la vente de légumes et de fruits durant le mois sacré. Il faut dire que ces commerces sont très florissants en cette période de l'année avec l'engouement des consommateurs pour les produits alimentaires. Pourtant, le ministère du Commerce a pris, l'année passée, la décision d'interdire les reconversions conjoncturelles des commerces. Une décision reconduite même cette année. Pour les grossistes, «la flambée des prix est dictée par la loi du marché» expliquent-ils rejetant ainsi l'hypothèse de la spéculation. Si du côté du ministère du Commerce, il est difficile d'avoir des réponses aux interrogations des consommateurs, au niveau du département de l'Agriculture, on soutient que «l'offre en fruits et légumes est excédentaire. Si les prix augmentent, c'est uniquement à cause de la spéculation». Pour leur part, les marchands détaillants expliquent que la hausse des prix des fruits et légumes serait exclusivement due à la loi de l'offre et de la demande. Le marché est régulé de la sorte, explique-t-on. Les producteurs et les mandataires cherchent naturellement à vendre au meilleur prix, mais quand la demande décroît, ils sont bien obligés de vendre moins cher. Le nombre important d'intermédiaires joue aussi un grand rôle. Les contrôleurs eux-mêmes ne trouvent rien à dire. Ils passent régulièrement pour vérifier les factures sur les produits d'importation, mais ils n'interfèrent pas dans les prix «imposés» du marché. Entre-temps, les spéculateurs ne désarment pas. Ils ne ratent aucune occasion pour saigner à blanc le consommateur.