«Du point de vue médical, c'est l'angine rouge qui donne généralement un nombre aussi important de cas», explique le Dr Merabet. Les cas d'«angine blanche» signalés à Béjaïa suscitent des interrogations. Virale ou bactérienne? Son origine n'est pas encore identifiée. Les résultats des analyses permettant de détecter le germe causal ne sont toujours pas connus. L'épidémie qui s'est déclarée dimanche dernier à Oued Ghir s'est traduite par l'hospitalisation de 190 membres de l'unité de la police. Aucun nouveau cas n'a été enregistré selon le ministère de la Santé. Au plan médical, l'angine est une infection des amygdales qui peut prendre plusieurs aspects. L'angine «rouge», le plus souvent d'origine virale, c'est-à-dire provoquée par des virus, est contagieuse. Elle se guérit souvent rapidement et sans complications. L'angine «blanche», en général d'origine bactérienne, se signale par des points blancs dans la gorge. Dans de très rares cas, l'angine bactérienne peut être le signe d'une diphtérie. Pour ces deux définitions, l'hypothèse du Dr Lyès Merabet, secrétaire général du syndicat des praticiens de la santé publique, se rapproche plus de la première. «Du point de vue médical, c'est l'angine rouge qui donne généralement un nombre aussi important de cas», explique à l'Expression le Dr Merabet. Selon l'évolution de la maladie, il estime que l'origine pourrait être ainsi plus virale que bactérienne. Interrogé sur la durée des analyses, dont les résultats ne sont pas encore connus pour détecter le germe causal, notre interlocuteur explique que «cette pathologie nécessite peut-être un bilan un peu spécifique», sans pour autant donner plus de détails sur la question. Le ministère précise que «les analyses poussées, en cours à l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), confirment dans les premiers résultats le diagnostic d'angine blanche. Des examens se poursuivent pour permettre l'isolement et l'identification du germe en cause». En attendant, les patients sont toujours gardés en observation à l'hôpital. Une mesure dictée, selon le département de Amar Tou, par l'impératif médical de prévention jusqu'à la fin du traitement entrepris et l'obtention des résultats des examens d'isolement et d'identification du germe en cause. L'évolution de l'état de santé des patients victimes de cette épidémie est «favorable», annonce le ministère de la Santé. Amar Tou, ministre de la Santé avait expliqué l'apparition de cette maladie, au demeurant pas très grave, au manque d'hygiène et à la «promiscuité» constatée sur les lieux. «La première mesure prise par le ministère a été de procéder par prévention à la vaccination dès l'annonce de la maladie, dans la nuit du 10 septembre, du plus grand nombre de personnes, soient 1 324 personnes», des éléments de la sûreté nationale de l'unité de Oued Ghir, ainsi que de ceux travaillant au niveau du port et de l'aéroport, avait-il affirmé lors de sa visite d'inspection dans la wilaya. Cependant, et comme à chaque fois, la communication fait défaut. Après le black-out total qui a entouré la «mystérieuse» épidémie de Sidi Bel Abbès, c'est au tour de celle de Béjaïa de faire l'objet de moults interrogations.