Le patronat, l'Ugta et le gouvernement se sont mis depuis samedi dernier dans la peau d'un jury aux fins d'évaluer le pacte. C'est l'heure des bilans! Une année après la 12e tripartite et la signature du pacte national économique et social, le patronat, l'Ugta et le gouvernement se retrouvent de nouveau. La commission d'évaluation du pacte national économique et social s'est réunie enfin. Elle devra travailler en stage bloqué durant tout le mois de Ramadhan, a-t-on appris auprès du président de la CAP, Boualem M'Rakach. Le patronat avait menacé de provoquer une réunion avec ses autres partenaires, en l'occurrence le ministre du Travail et l'Ugta. Le trio s'est mis depuis samedi dernier dans la peau d'un jury aux fins d'évaluer le chemin parcouru depuis septembre 2006, date de la signature du pacte. Il faut reconnaître que depuis le paraphe de ce pacte, lors de la dernière tripartite, un grain de sable semblait gripper la machine. Le risque électoral n'a pas été calculé. La campagne pour les législatives a mis toutes les affaires sociales et économiques au frigo. Tous les ministres FLN ainsi que les membres du secrétariat national de la centrale syndicale, tous affiliés au RND, s'étaient lancés dans la bataille électorale. Seul le patronat faisait le job pendant ce temps des affaires politiques. Il faut dire les choses telles qu'elles sont. Nos politiques n'arrivent pas encore à faire le distinguo entre l'intérêt partisan et celui de toute une nation. Lors de la tripartite de septembre 2006, on se rappelle de cette déclaration du chef de l'Exécutif: «Partenaires sociaux et économiques s'engagent donc, par ce pacte, à apporter chacun sa pierre à l'édifice pour que soient réunies et mis à profit, dans un climat apaisé, les conditions devant permettre de concrétiser trois actions essentielles». Il s'agit, a-t-il dit, de développer la production nationale dans tous les domaines de compétitivité possibles et de soutenir les revenus tirés des hydrocarbures. Il a été question aussi de dégager les moyens et les instruments d'une politique sociale efficiente et d'un développement le plus équitablement réparti. Qu'a-t-on donc fait depuis ce tempslà? A en croire le président de la Confédération algérienne du patronat, désormais sur plusieurs fronts, un rapport d'évaluation sera élaboré d'ici un mois et reviendra sur les avancées et les carences rencontrées depuis le début de la mise en oeuvre du Pacte. Une commission de mise en oeuvre a été, rappelons-le, constituée et composée de six membres, à raison de deux membres par partenaire. Le patronat est représenté par la CAP, la plus privilégiée et représentative des organisations patronales, ainsi que la Cnpa de N'Aït Abdelaziz. Joint par téléphone, Boualem M'Rakach dira qu'il est temps de faire les bilans car le Pacte constitue pour lui un ensemble de solutions suggérées aux fins de booster l'économie nationale. Se référant au document du pacte, il est question surtout de propulser l'entreprise par son volet économique et social mais aussi de déterminer dans le même sens les prochains terrains d'intervention de l'Etat. L'Etat s'est engagé, rappelons-le, à appliquer à l'ensemble des investisseurs un régime fiscal commun et réduit, censé donner un coup d'accélérateur à cette activité et à l'entreprise privée. Quant à son financement, celui-ci devra s'effectuer à travers le circuit bancaire dans un délai ne dépassant pas les 40 jours à des taux d'intérêt bonifiés. Ainsi, le système bancaire a été appelé à assumer sa métamorphose annoncée en assurant un financement à long terme accessible aux assurances contre le risque crédit et possibilité d'achat de devises à terme. Cette tâche, qui en quelque sorte démontre les engagements du gouvernement dans ce pacte, se complète par une mobilisation maximale et la plus transparente possible, des fonds de garantie et de soutien à l'investissement. D'après le président de la CAP, l'un des rédacteurs du Pacte, la commission d'évaluation est appelée à faire une expertise sur l'ensemble des engagements des trois partenaires. Le rapport d'évaluation devra être rendu public dans les tout prochains jours.