Un groupe de travail composé de représentants du gouvernement, de l'UGTA et du patronat a été installé hier matin. Celui-ci est chargé d'élaborer, en se référant aux différentes propositions émises par les trois partenaires, le document final relatif au pacte national économique et social. Un document qui sera soumis pour approbation lors de la prochaine tripartite. Dans ce sillage, une première réunion, qualifiée de prise de contact, a regroupé, dans l'après-midi d'hier, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, le secrétaire général de l'UGTA, M. Sidi Saïd, et les membres du patronat. Dans son intervention, le représentant du gouvernement a rappelé l'importance d'un tel pacte tant revendiqué par l'ensemble des concernés et dont la demande a été formulée pour la première fois en 1995. Depuis, cette question a fait objet de débat et de discussion dans onze tripartites et douze rencontres bilatérales. Ce pacte, fera remarquer le ministre, est attendu par tout le monde, il sera l'un des plus importants dossiers sur la table de la prochaine tripartite. De l'avis de M. Sidi Saïd, ce pacte est une revendication de toute la société, ce qui implique qu'il ne doit pas être un pacte sur papier, mais une feuille de route qui trace les grands agrégats d'un consensus économique et social entre les trois acteurs de la vie économique national, notamment le gouvernement, le patronat et l'UGTA. Pour l'orateur, ce pacte est une vision où le consensus est bâti sur une réalité. « Si nous sommes aujourd'hui réunis autour de cette table, c'est qu'il y a un consensus, et cela est une avancée. Ce consensus intelligent entre des gens civilisés va donner une avancée à notre pays », dira M. Sidi Saïd. Sur cette question, l'UGTA n'a pas le statut de négociateur, mais participera tout en ayant une vision complémentaire en prenant en compte les préoccupations de chaque partenaire. « Ce pacte, qui sera signé lors de la prochaine tripartite, nous permettra de nous projeter dans une conception moderne en ce qui concerne les relations entre les trois partenaires et de baliser la route de notre action commune pour mettre l'Algérie sur la voie du développement irréversible », explique le conférencier qui est persuadé que ce pacte est en quelque sorte un cadre permanent permettant l'évaluation de toutes les actions. Abondant dans le même sens, M. Louh estime que les membres du groupe de travail vont travailler ensemble et dans la plus grande transparence pour élaborer un projet de texte tout en suivant les directives et les consignes qui leur seront données par les trois partenaires : gouvernement, UGTA et patronat. Pour le représentant du gouvernement, le groupe de travail chargé de ce dossier se doit de trouver des mécanismes pour assurer une plus grande équité dans la distribution des richesses nationales, ce qui est capital, et pour favoriser également la création d'emplois au sein des entreprises publiques et privées. M. Louh n'a pas manqué de rappeler que ces partenaires sont en faveur de la lutte contre le chômage et la nécessité de faire de l'économie nationale une économie compétitive au niveau international. Pour sa part, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem Merakech, s'est réjoui de cette démarche de concertation et particulièrement du fait que l'élaboration du pacte se fasse avec le ministère du Travail comme représentant du gouvernement. « Pour l'heure, nous n'allons pas anticiper sur le contenu de ce pacte. Toutefois, nul n'ignore que depuis 2005 nous n'avons pas cessé de faire des propositions dans ce sens. Aujourd'hui, je constate qu'un coup d'accélérateur vient d'être donné pour promouvoir ce pacte, ceci est important. Le groupe de travail doit travailler sereinement tout en respectant les visions des uns et des autres », dira un représentant du patronat qui avoue que les trois partenaires ont un seul objectif : le développement de notre pays. Notons, par ailleurs, que lors de la tripartite tenue en 2005, les concernés se sont mis d'accord à ce que le pacte national économique et social ne sera ni un document mettant côte à côte des doléances et des promesses, ni la fin du dialogue économique et social et encore moins la renonciation aux revendications, mais plutôt un pacte qui gagnera à être le cadre d'une analyse nationale collective, discutée et partagée sur les défis économiques et sociaux à prendre en charge. Les trois partis à la tripartite ont également procédé lors des débats à une identification préliminaire des problématiques que pourrait prendre en charge le pacte.