Le montant de la fiscalité ordinaire collectée par les impôts jusqu'au 31 juillet 2007 s'élève à quelque 459 milliards de dinars. La nouvelle fera grincer les dents aux propriétaires de véhicules: le tarif de la vignette pour les véhicules de tourisme à carburation diesel va doubler. L'annonce a été faite hier par le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouya, qui s'exprimait, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. Une mesure qui concernera plus de deux millions de personnes. Elle entre dans le contexte des nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2008, laquelle loi prévoit également un renchérissement de la taxe sur le gasoil. Cette taxe passe ainsi de 0,30DA à 0,60DA par litre. En revanche, deux millions d'employés bénéficieront de la révision du barème de l'Impôt sur le revenu global (IRG). M.Raouya, a affirmé que la nouvelle mesure coûtera 10 milliards de DA au Trésor public. Cette décision introduite également dans la loi de finances 2008 prévoit le relèvement du revenu non imposable de 60.000DA à 120.000DA/an. Ce qui permettra d'alléger la charge fiscale des bas et moyens revenus. Cette taxe n'a pas été révisée depuis longtemps, contrairement aux autres impôts liés à l'entreprise. M.Raouya a défendu depuis son installation à la tête de l'administration fiscale que la révision à la baisse de l'IRG est possible et dépendra de la situation macroéconomique du pays. L'avant-projet de loi de finances 2008 prévoit néanmoins des surprises moins reluisantes pour les Algériens. Interrogé sur la complexité du régime fiscal algérien, l'invité de la Radio nationale a rappelé que depuis quelques années, l'administration fiscale a fait de son mieux afin de «simplifier les procédures fiscales et la baisse de la pression fiscale en Algérie», à travers, notamment la réorganisation de ses structures pour être plus proche des contribuables. En matière de mesures fiscales, le responsable des impôts cite, entre autres, la baisse de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS), ramené de 30% à 25%, la suppression progressive du versement forfaitaire, la réduction de la taxe sur l'activité professionnelle, la mise en place d'un impôt forfaitaire unique. Mais il reconnaît qu'il reste beaucoup à faire pour que soient créées les conditions qui permettront à l'entreprise algérienne d'évoluer dans un environnement sain. Une autre étape sera entamée après la mise en oeuvre de la loi de finances 2008, qui prévoit une batterie de mesures allant dans le sens de l'allégement du régime fiscal. L'on retient principalement la mise en place d'un régime au réel simplifié pour les contribuables dont le chiffre d'affaires se situe entre 3 et 10 millions de DA, L'encouragement des opérations de crédit bail par l'exclusion de l'assiette de calcul de l'impôt sur les bénéfices des plus-values générées par la cession ou la rétrocession d'actifs, l'exemption de la taxe à la valeur ajoutée (TVA) pour les opérations d'acquisition effectuées par les banques, les établissements financiers. Par ailleurs, M.Raouya a écarté toute révision à la baisse de la TVA. «Le gouvernement est en face d'un dilemme. S'il réduit le taux de la TVA, la mesure sera applicable aussi sur les produits importés. Cela risque de porter préjudice à la production nationale.» C'est l'argument qu'il a soulevé. Dans un autre chapitre, le DG des impôts a affirmé que le montant de la fiscalité ordinaire collectée par ses services jusqu'au 31juillet 2007 s'élève à 459 milliards de dinars. Il a précisé, par ailleurs, ne pas détenir le chiffre exact de la perte causée au Trésor public par le commerce informel. Mais il rassure que son administration travaille pour le renforcement des mesures de lutte contre l'évasion fiscale et la contrefaçon à travers, notamment la création de taxes attractives pour cette activité en attendant de l'attirer vers le cercle formel.