Depuis près de 20 jours de jeûne, aucun fléchissement sur les prix des fruits et légumes n'est perceptible. Au contraire, certains légumes et denrées à large consommation sont en perpétuelle hausse. A titre illustratif, la pomme de terre, qui était vendue à 50Da le kg, se retrouve aujourd'hui à 75DA. Et cela ne semble guère polariser une quelconque attention de la part du citoyen et du fonctionnaire, notamment occupés ces derniers temps à calculer les augmentations que peut générer la nouvelle grille des salaires, annoncée tambour battant à la veille de la rentrée sociale. On a voulu apaiser les esprits. Calmer, un tant soit peu, le front social en ébullition depuis des mois. La parade était toute trouvée. Le gouvernement a propulsé in extremis au-devant de la scène les augmentations salariales. Une telle annonce a été perçue comme une bouée de sauvetage pour le citoyen mis à mal par la cherté de la vie et un cumul de dépenses jamais connu auparavant. On peut aisément avancer que l'un des premiers buts recherchés en rendant publique une grille des salaires aux contours flous et non applicables dans l'immédiat, est sans doute atteint. En annonçant une telle mesure, les pouvoirs publics souhaitaient d'abord atténuer le mécontentement et la colère des citoyens, pris dans l'étau d'une rentrée sociale des plus difficiles. Pour l'heure, l'objectif prioritaire est de désamorcer la situation explosive régnant. En contrepartie, les syndicats dénoncent, crient au scandale et menacent de passer à l'action dans les jours à venir. Le citoyen, lui, se contente de débattre dans le noir, de lire et de déchiffrer les grilles parues dans les journaux, tout en essayant de trouver une quelconque similitude entre ce qui a été annoncé et ce qui est publié par la presse. Les jours s'égrènent et le commun des Algériens continue de serrer la ceinture, à faire des restrictions et à se rendre chaque jour au marché, histoire de voir si les prix de la pomme de terre vendue à 75DA et les choux à 80DA le kilo n'ont pas baissé.