Les Sétifiens doivent faire oublier leur mauvais résultat du match aller par une victoire. Le stade du 8-Mai 1945 de Sétif va renouer, ce soir (22h00), avec l'ambiance de la Coupe arabe des clubs. La saison dernière cette infrastructure sportive avait vécu de mémorables soirées à l'occasion du déroulement de cette compétition d'autant que le club local, l'ESS, avait mené sa campagne jusqu'à son terme et avait remporté le trophée en battant, en finale, l'équipe du Fayçali de Jordanie. A Sétif on veut rééditer ces inoubliables moments de liesse mais on sait que cela va être extrêmement difficile. D'abord, en tant que champion, l'ESS devient l'équipe à battre et en quatre éditions, aucun vainqueur final n'a pu conserver son trophée. L'ESS compte, certainement, être le premier à le faire. Ensuite, comme on l'a vu depuis le début de la saison, ce n'est pas la même Entente qui évolue sur le terrain. Nous ne dirons pas qu'elle est plus faible mais elle apparaît comme moins enthousiaste que lors de l'exercice précédent. Il y a un an, à pareille époque, l'ESS renversait tout sur son terrain dans le championnat national. Elle venait de bénéficier d'un recrutement en force de joueurs qui devaient s'avérer être des cadres de l'équipe. Les Benchadi, Yekhlef, Maïza et autres Ziaya n'étaient pas connus du grand public. Au fil des matchs et des victoires, ils étaient parvenus à se faire un nom auprès de joueurs plus aguerris comme Raho, Bourahli et Lemouchia. A cela, il y a eu la confirmation de Lazhar Hadj Aïssa dont le rôle a été déterminant dans la réussite du club sétifien. Mais peut-être pas autant que celui des deux étrangers qu'étaient le Malien Keïta et l'Ivoirien Adico. Le premier, surtout, qui a survolé le championnat algérien et la Coupe arabe, dominant partenaires et adversaires. Son départ à l'intersaison explique, en grande partie, la baisse de régime de l'Entente même si Adico est toujours là. Il faut reconnaître que la situation est loin d'être catastrophique pour le club sétifien. Second du championnat national, à un point des deux leaders, elle reste plus que jamais engagée dans la lutte pour la défense de son titre de champion d'Algérie. Pour mener à bien cette mission et celle qui consiste à faire honneur à son titre de champion arabe, on a engagé un nouvel entraîneur qui connaît bien la maison, à savoir Noureddine Saâdi, pour remplacer le Suisse Charles Rosseli qui n'a pas su s'adapter au football algérien et à ses médiocres conditions de travail. La première sortie officielle du nouveau venu s'est soldée par un résultat positif, l'Entente ayant réussi à s'imposer, 3-2, face à l'ASO Chlef. L'équipe sétifienne se reprenait après sa défaite face à l'USM Blida mais tout en ayant largement tremblé avant de s'imposer. Il est vrai, cependant, que les joueurs étaient sous le coup du terrible accident de voiture dont leurs camarades Hadj Aïssa et Ziaya avaient été les victimes en même temps que les deux Chélifiens, Cheklam et Fellag. Si les trois derniers avaient pu regagner leurs foyers, il n'en est pas de même pour le premier qui a été transféré vers un hôpital français. Il manquera beaucoup à ses coéquipiers qui, ce soir, vont devoir se racheter de leur bévue du match aller où ils n'avaient obtenu qu'un match nul (1-1). Une tâche à leur portée mais qui les obligera, tout de même, à travailler et à se dépenser pour la mener à bon port. Il est évident que tout autre résultat que la victoire serait synonyme de catastrophe pour l'Entente qui sait que son public pourrait ne pas lui pardonner un tel écart de conduite. C'est bien là la rançon des champions et l'ESS l'apprend au fil des jours et des rencontres.