Huit artistes-peintres de la génération des années 70 donnent un aperçu de leurs travaux oscillant entre modernité et authenticité... «Octogonale 70» est le nom d'une exposition d'arts plastiques qui se tient actuellement au Musée des Beaux-Arts. Huit artistes-peintres de la génération des années 70 exposent leur sensibilité et leur vision du monde à travers des palettes de couleur et des formes de tableaux variés. Inscrit dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», cette exposition d'art contemporain dont le vernissage a eu lieu mercredi dernier en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, rassemble, en effet, une foule de tableaux et des genres très colorés qui donnent un aperçu de la tendance picturale prisée par ces peintres de cette période. Des plasticiens comme Moussa Bourdine, Rachid Allag, Noureddine Chegrane, Rachid Djemaï, Lazhar Hakkar, Mohamed Oulhaci, Zohra Sellal et Safia Zoulid ne sont plus à présenter car leurs oeuvres parlent pour eux aujourd'hui, se confondant presque avec leurs créations. «Les huit expositions proposées par le Musée national des Beaux-Arts permettent de fixer, dans une optique d'histoire, des repères essentiels visant à une lecture objective et élargie de l'art algérien, vision qui s'émancipe peu à peu, au gré des travaux de recherche menés par l'institution des personnalités et des noms érigés, depuis plusieurs décennies, en échelle de valeur, il s'agit là à nouveau, d'une réhabilitation progressive de l'histoire de l'art dans ce qu'elle a de plus essentiel» explique Mme Dalila Orfali, la conservatrice du musée et néanmoins commissaire de cette expo. Et de souligner: «La décennie 1970-1980 a constitué, à notre sens une des nombreuses plaques tournantes décisives que notre histoire ait pu connaître». De Hakkar à Djemaï, nous indique t-on, «l'univers senti ou consenti de l'alphabet berbère, donne lieu aux mêmes graphies hiéroglyphiques, aux mêmes prestations émaillées de velléités identitaires», tandis que chez Zoulid, se distingue une conception classique du dessin à travers un penchant pour les belles formes. Et d'indiquer à propos d'Oulhaci, «une démarche émotionnelle intense puisant son éloquence de l'être même de l'artiste». Chegrane, quant à lui, célèbre la vie, le couple et la femme à travers les tableaux où le signe est roi et auquel il ajoute les symboles du terroir tels que ceux ornant les tapis. Rachid Djemaï a choisi comme thématique la Casbah d'Alger d'antan qu'il a ‘'immortalisée'' à travers des peintures de style figuratif tout en évoquant la femme drapée dans un élégant haïk. Djemaï a aussi donné un aperçu de son talent de sculpteur en présentant sept bronzes oscillant entre le figuratif et le symbolisme et rehaussés d'éléments du terroir (khamsa, croissant). Lazhar Hakkar a exposé des oeuvres très récentes, toujours en s'inspirant de la culture ancestrale, notamment la présence de la femme ‘'gardienne de la mémoire''. En somme, des oeuvres à (re) voir avec plaisir.