Quatre questions au Dr Saleh Zitouni, conférencier, membre de l'association Cheik El Alaoui pour l'éducation et la culture soufie Quel avenir pour le soufisme dans la société algérienne? Déjà, nous ne cherchons ni à convaincre ni à convertir. «Mieux vaut une poignée d'abeilles que deux sacs de mouches!» On ne cherche pas à recruter: soit le hasard, si l'on peut dire, permet de rencontrer un adepte, soit on n'a pas ce privilège. Vous-mêmes, est-ce le hasard qui vous a plongé dans la culture soufie? Non, moi j'y suis né. J'avais 4 ans quand mon père a connu le grand-père de notre cheikh actuel. J'ai été élevé pleinement dans cette culture. Est-ce aussi une forme d'éducation à part entière? Absolument. On aime ce qui est beau, on respecte une certaine éthique. Mais nous sommes bon enfant, aussi nous n'avons jamais été des saints enfermés dans notre tour d'ivoire. On ne fuit pas le monde, on s'intégre dans la société. On ne cultive pas l'ascèse. L'ascèse n'est-elle pas cependant, à l'origine, une caractéristique du soufisme? En effet, mais aux premiers siècles du soufisme, l'ascèse était pratiquée parce qu'il fallait discipliner l'âme. L'ego lui-même devait être discipliné. Il faut aujourd'hui être conciliant avec son ego, le suivre, tout en le guidant.