La Ligue nationale fait plaisir à certains clubs tout en négligeant les autres. En obtenant le report de leurs matchs, respectivement contre le MC Alger et le NA Hussein Dey, les dirigeants de l'USM Alger et de l'ES Sétif ont montré qu'ils n'avaient que du mépris pour le championnat algérien et aucun respect pour leurs adversaires. Il faut bien saisir le problème. Les matchs USMA-MCA et NAHD-ESS devaient avoir lieu le jeudi 18 octobre. L'USMA doit jouer son match aller de Coupe arabe le mardi 23 octobre alors que celui de l'ESS est programmé pour le lendemain, c'est-à-dire le mercredi 24 octobre. En somme, entre leurs deux rendez-vous, Algérois et Sétifiens auraient bénéficié d'un repos de presque une semaine. Bien sûr, leurs dirigeants vont nous tirer une histoire de plan de vol qui empêcherait leurs clubs de jouer le 18 octobre. Nous savons que le Koweït et l'Arabie Saoudite sont deux pays lointains mais ce que nous ignorions, c'est qu'il fallait presque une semaine pour y aller. Même avec de vieux avions à hélices, nous ne pensons pas qu'il faut autant de temps pour joindre ces deux pays. Ces histoires de plan de vol commencent à bien faire. Ce n'est ni plus, ni moins, que de la pure supercherie inventée par les clubs engagés dans des compétitions internationales pour obtenir le calendrier qu'ils veulent en championnat. Le drame dans l'histoire dont on parle, c'est que les deux matchs de Coupe arabe de l'USMA et de l'ESS sont deux confrontations du tour préliminaire. C'est-à-dire que nous ne sommes pas encore en phase de poules, encore moins en demi-finales ou en finale. Que se passerait-il, à ce moment-là, si ces deux clubs venaient à disputer ces tours? Ne seront-ils pas capables de demander deux semaines de repos en championnat pour se préparer à les jouer? On a bien reporté un match pour un tour préliminaire, pourquoi refuserait-on de se plier aux caprices de ces clubs à un tour plus avancé? S'il y a des personnes qui devraient arborer un profil bas à la suite de ce scénario, ce sont bien les entraîneurs de l'USMA et de l'ESS, à savoir Abdelkader Amrani et Noureddine Saâdi. En tant que techniciens, ils savent mieux que quiconque qu'il n'y pas mieux que la compétition pour préparer son équipe à une échéance. En acceptant que les deux matchs en question soient reportés, ils montrent que le bricolage fait partie de leur panoplie. Qu'ils ne cherchent pas à justifier l'injustifiable par les stupides arguments scientifiques que nous sortent tous les coaches d'Algérie dès qu'ils sentent que ça se corse pour eux. L'USMA et l'ESS ont joué leur dernier match officiel le vendredi 5 octobre. Entre cette date et le match de Coupe arabe, ces deux clubs ne disputeront aucune rencontre officielle. C'est-à-dire qu'ils vont avoir une trêve de 19 jours pour le premier et de 20 jours pour le second. Aucune donnée scientifique ne justifie un tel repos pour ensuite jouer un match international. Si Amrani et Saâdi sont les techniciens qu'ils prétendent être, ils auraient dû faire pression sur leurs dirigeants pour jouer en championnat le 18 octobre. Or, on connaît fort bien la mentalité de nos entraîneurs. Ils font exactement ce que leur demandent leurs dirigeants et comme ceux-ci craignent une éventuelle défaite en championnat, ils obtiennent le report des matches qu'ils veulent. Nous ne visons pas spécialement l'USMA et l'ESS dans nos propos, mais tous les responsables de club qui jouent dans des compétitions internationales. Tous activent selon des intérêts clubards et ne se soucient guère du discrédit qu'ils jettent sur la compétition nationale et de ce que peuvent penser leurs collègues responsables des autres clubs. La roue tourne et la médiocrité s'accentue. Le football algérien est loin de voir la clarté du soleil.