Le Koweït (63e) est le premier pays arabe du classement 2007. Malgré le recul des assassinats de journalistes par les groupes terroristes et des poursuites judiciaires, les professionnels de la presse en Algérie restent «sous pression». C'est le «verdict» de l'ONG Reporters Sans Frontières qui a publié, hier, son rapport 2007 sur la liberté de la presse. Dans ce classement mondial, RSF classe l'Algérie à la 123e place sur un total de 169 pays. Soit une légère amélioration par rapport au précédent classement de 2006 où notre pays occupait la 126e place. Dans ce classement, l'Algérie fait mieux que la Tunisie (145e) mais moins bien que le Maroc malgré un recul jugé inquiétant de la liberté de la presse dans ce pays. Le bilan des pays d'Afrique du Nord est très mitigé avec des remontées peu significatives en Algérie (123e) et en Tunisie (145e) et des chutes inquiétantes: celles du Maroc (106e) et de l'Egypte (146e), en raison des nombreuses poursuites judiciaires engagées contre la presse indépendante. En Egypte, «les enquêtes publiées sur les abus policiers, le recours à la torture durant les interrogatoires ou encore le manque d'indépendance de la justice ont enragé les autorités égyptiennes qui ont resserré l'étau autour des journalistes indépendants» ajoute RSF. Par ailleurs, le Koweït (63e) est le premier pays arabe du classement 2007. Il devance les Emirats arabes unis (65e). Le Qatar arrive en 79e position. Paradoxalement dans les pays du Golfe, RSF affirme que «les autorités ont fait preuve de plus d'ouverture et, dans certains cas, des initiatives ont été prises afin de modifier le cadre juridique, dans un sens plus libéral». Cependant, l'autocensure reste omniprésente dans la presse de ces pays, selon cette ONG. Autre bonne nouvelle en provenance du Golfe: «L'Arabie Saoudite (148e) quitte, pour la première fois, les vingt derniers du classement.» Enfin, sans surprise, deux pays nordiques -l'Islande et la Norvège- occupent les deux premières places du classement. L'Erythrée arrive, pour la première fois, en dernière position. Par ailleurs, parmi les vingt pays les plus mal classés, on trouve 7 asiatiques (Pakistan, Sri Lanka, Laos, Viêt-nam, Chine, Birmanie, Corée du Nord), 5 africains (Ethiopie, Guinée équatoriale, Libye, Somalie, Erythrée), 4 du Moyen-Orient (Syrie, Irak, Territoires palestiniens, Iran), 3 de l'ancien espace soviétique (Bélarus, Ouzbékistan, Turkménistan) et 1 américain (Cuba). Aux Etats-Unis (48e), les violations de la liberté de la presse ont été légèrement moins nombreuses et le blogueur Josh Wolf a été libéré après 224 jours de détention. En revanche, la détention sans charge, depuis le 13 juin 2002, du cameraman soudanais d'Al-Jazeera, Sami Al-Haj, sur la base militaire de Guantanamo, et l'assassinat de Chauncey Bailey à Oakland, en août 2007, empêchent toujours le pays d'accéder au peloton. La Russie (144e) ne progresse pas. L'assassinat d'Anna Politkovskaïa, en octobre 2006, l'impunité des assassins de journalistes et le manque toujours criant de pluralisme dans les médias, pèsent lourdement dans le bilan de la situation de la liberté d'expression de ce pays. Alors qu'ils ne cessaient de dégringoler au classement depuis trois années, les pays membres du G8 ont regagné quelques positions. La France (31e), par exemple, remonte de six places par rapport à l'an dernier.