Le conflit opposant Sonatrach aux groupes Repsol et Gas Natural est loin d'être clos. Il continue de susciter des remous en Espagne. Pour la deuxième fois depuis l'éclatement de l'affaire Gassi Touil, le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, Joan Clos, sera auditionné, aujourd'hui, par le Sénat. Le Parlement espagnol prend donc très au sérieux le différend énergétique entre Alger et Madrid et compte tirer au clair cette affaire. Ainsi, les sénateurs, notamment ceux de l'opposition de droite, entendent notamment interroger le ministre espagnol de l'Energie sur le «comportement du gouvernement espagnol» dans ce dossier. Cette audition intervient alors qu'un autre groupe espagnol, OHL, est en difficulté en Algérie dans le secteur du BTP. En effet, le groupe risquerait d'être dessaisi du projet de chemin de fer entre Skikda et Ramdane Djamel, long de 95km. La partie algérienne estime, en effet, que le partenaire espagnol recourt abusivement à la sous-traitance locale. A noter que le 3 octobre dernier, un autre membre du gouvernement Zapatero, le secrétaire aux Affaires étrangères, Bernardino Léon, a été auditionné par le Sénat. Les sénateurs espagnols l'ont interrogé sur les relations avec l'Algérie et la position espagnole concernant le conflit au Sahara occidental. Ce dernier sujet est considéré par plusieurs analystes espagnols comme l'une des causes réelles des tensions récurrentes entre Alger et Madrid qui se traduisent par des annulations de contrats. Pour sa part, le ministre espagnol avait affirmé dans ses réponses que le gouvernement de Jose-Louis Zapatero continue «d'oeuvrer activement» pour trouver une solution à la crise née de la décision de Sonatrach d'annuler le contrat Gassi Touil et de lancer une procédure d'arbitrage auprès de la Commission des Nations unies pour le droit commercial international (Uncital) à Genève, avec une demande d'indemnités qui pourrait atteindre plusieurs milliards de dollars. «L'intérêt de notre gouvernement à réagir face à cette situation est évident», a-t-il souligné devant les sénateurs. M.Léon a confirmé l'existence de contacts à un haut niveau entre Alger et Madrid en vue d'aboutir à une solution. Demain, devant les sénateurs, Joan Clos pourrait fournir quelques détails concernant la rencontre prévue prochainement entre les gouvernements algérien et espagnol pour aboutir à un règlement global du différend opposant les deux pays.