Le conflit opposant Sonatrach à ses deux partenaires espagnols, Repsol et Gas Natural, sur le dossier Gassi Touil s'apprête à connaître de nouveaux rebondissements, et rien ne semble, aujourd'hui, empêcher les parties en conflit de régler leur différend via l'arbitrage international. En effet, le quotidien en ligne "Tout Sur l'Algérie" a indiqué dans sa livraison d'hier que la Commission des Nations unies pour le droit commercial international (Unictal), basée à Genève, en Suisse, tiendra, au mois de décembre prochain, une réunion et ce, afin de déterminer le calendrier de la procédure d'arbitrage international engagée par Sonatrach contre les deux groupes espagnols. Selon les mêmes sources, cette réunion constituera également l'occasion pour les deux parties concernées par le conflit de faire connaître leurs demandes d'indemnisation. Les deux groupes espagnols semblent en tout cas déjà fixés sur leurs objectifs. Selon le quotidien espagnol l'Expansion, d'hier matin, citant des sources anonymes, Repsol et Gas Natural entendent réclamer 300 millions d'euros (400 millions de dollars) de dommages et intérêts à Sonatrach. Il faut dire que les groupes espagnols viennent ainsi contrecarrer tous les efforts du gouvernement espagnol qui tente de trouver une solution à l'amiable au différend. Rien que la semaine dernière, le patron du gazier espagnol Gas Natural avait tenté de politiser l'affaire. Il faut dire que cette affaire a suscité des remous en Espagne, à tel point que le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce a été auditionné à plusieurs reprises par le Sénat espagnol. Côté algérien, le ministre de l'Energie te des Mines, M. Chakib Khelil, a de tout temps réaffirmé que le litige énergétique qui opposent les deux parties est purement commercial et que la décision d'aller vers l'arbitrage n'a pas été prise à la légère. Ce n'est qu'après épuisement de toutes les possibilités de règlement du conflit que Sonatrach est allée vers l'arbitrage. Sonatrach compte, d'ailleurs, demander des milliards de dollars de réparation aux deux groupes espagnols. Dans sa plainte, la société nationale des hydrocarbures reproche aux deux groupes espagnols de ne pas avoir respecté les clauses du contrat conclu entre les deux parties en 2004. Ce non-respect des engagements a entraîné des retards estimés d'au moins deux ans dans la réalisation du projet. Initialement prévu pour 2009, la réalisation du chantier de Gassi Touil a été repoussée à 2011, voire au-delà. Un retard qui a causé un préjudice commercial et financier important à la société nationale des hydrocarbures. Sonatrach va d'ailleurs reprendre seule le projet gazier de Gassi Touil où des équipes ont été installées pour cette opération.